Jack Beder, peintre juif montréalais
Apprenez-en plus sur l’histoire de Jack Beder, membre représentatif du groupe des « Peintres juifs de Montréal ».
15 mai 2018
Actuellement présenté dans la section « Créer ensemble » de l’exposition Shalom Montréal – Histoires et contributions de la communauté juive, ce saisissant autoportrait de Jack Beder a été peint en 1938. Beder fait partie à cette époque d’une nouvelle génération d’artistes montréalais qui remettent en question l’adéquation entre modernisme et paysagisme.
Jack Beder est né en 1910 à Opatów en Pologne. Il vient rejoindre son père à Montréal à l’âge de 16 ans. Il étudie à l’École des beaux-arts de Montréal de 1929 à 1934 et gagne sa vie comme affichiste. Membre de la Société canadienne de peintres en aquarelle et de la Société canadienne des arts graphiques, il participe régulièrement aux expositions de l’Art Association of Montreal (dès 1931) et de la Société d’art contemporain de Montréal (à partir de 1939).
Jack Beder est l’un des membres les plus représentatifs d’un groupe d’artistes appelés « Peintres juifs de Montréal » qui dépeignent le réalisme social de la métropole au cours des années 1930 et 1940. Ce terme, d’abord utilisé par les médias pour décrire les participants aux expositions annuelles de la Young Men’s – Young Women’s Hebrew Association dans les années 1930, a été popularisé par l’historienne de l’art Esther Trépanier à partir des années 1980.
L’œuvre de Beder a fait l’objet d’une rétrospective à la Galerie Leonard & Bina Ellen de l’Université Concordia en 2004, et elle est représentée dans plusieurs collections muséales ainsi que des dizaines de collections privées à travers le Canada. Le Musée McCord préserve dans ses collections 13 tableaux réalisés par cet artiste.
Ce tableau se démarque des autres autoportraits connus de l’artiste par les qualités de la forme, la sobriété de l’expression et un sens magnifique des valeurs. La famille Beder possède un autoportrait peint en 1933 qui est comparable à celui-ci par son côté achevé, mais qui ne montre pas cette grande assurance dans le traitement du médium à l’huile. Les trois autres autoportraits connus, un fusain (1936-1937) figurant dans la collection du Musée national des beaux-arts du Québec, une aquarelle (1936) appartenant à la famille et une autre (1939) en possession de la Galerie Ingram s’apparentent davantage à des études.
L’autoportrait que possède le McCord a été peint l’année où la critique montréalaise place unanimement l’artiste à l’avant-poste avec les Jean Palardy, Jean Paul Lemieux, Jori Smith, Louis Muhlstock et d’autres.