L’art de l’illustration botanique
Découvrez les remarquables illustrations de la flore locale peintes par Phoebe Seaton lors de son passage au fort de l’île Sainte-Hélène.
8 décembre 2016
L’illustration botanique consiste en la représentation fidèle de végétaux grâce à l’observation directe de plantes dans la nature. Réalisée plus souvent à l’aquarelle, cette forme picturale poursuit un but pédagogique et scientifique mais répond également à des critères artistiques. Elle prend naissance à l’aube du Moyen Âge avec les premiers herbiers de plantes médicinales qu’elle permet de mieux identifier. Au début de l’ère victorienne, l’art de l’illustration botanique représente une activité appréciée par les dames de la bonne société.
Tirées de la collection de Peintures, estampes et dessins du Musée McCord, les planches botaniques reproduites ici sont l’oeuvre de Phoebe Seaton, une artiste amateure qui a peint celles-ci lorsqu’elle s’installa avec son époux au fort de l’île Sainte-Hélène de 1830 à 1832.
Phoebe (Prentis) Seaton (1796-1863) est née et décédée dans le comté de Kent en Angleterre. Elle est la soeur d’Edward Prentis (1797-1854), un peintre de scène de genre membre puis président de la Royal Society of British Artists. À en juger par la qualité des aquarelles qu’elle réalise lors de son séjour au Canada, il est plausible de croire que Phoebe ait bénéficié grâce à son frère d’une solide formation artistique.
Le 4 mai 1830 Phoebe marie Thomas Seaton (1791-1866), alors médecin assistant au service de l’Artillerie Royale. Le couple se rend au Canada peu de temps par la suite. Promu médecin le 25 août 1830, Seaton est affecté à la troupe de l’armée Britannique cantonnée sur l’île Sainte-Hélène. Phoebe s’emploie alors à peindre les lieux immédiats de l’île ainsi que ceux qu’elle visitera dans le Bas-Canada et le Haut-Canada au cours des deux prochaines années. Elle excelle particulièrement dans l’illustration botanique et réalise de minutieuses représentations de la flore de l’île Sainte-Hélène et de Montréal.
Dans un poème d’adieu daté le 4 octobre 1832, Thomas annonce leur départ. Les époux retournent en Angleterre où ils donneront naissance à leur unique enfant, Walter Lewis Seaton, né le 7 juin 1833. C’est Walter qui va plus tard rassembler les souvenirs de l’île Sainte-Hélène et du Canada préservés par ses parents afin de les colliger dans un album.
Le Musée McCord a fait l’acquisition de cet album en 2015. Il lui a été gracieusement offert par une résidente du comté de Kent en Angleterre, l’arrière-arrière-petite-fille de Phoebe Seaton.