Mannequinage et encaissage : On n’a pas baissé les bras!
Voyez comment des mannequins aux bras de bois articulés ont été préparés pour leur transport en camion.
21 avril 2020
Avec l’emploi des nouveaux mannequins avec bras de bois articulés pour l’exposition Jean-Claude Poitras – Mode et inspirations, présentée d’abord au Musée de la civilisation puis au Musée McCord, nous avons dû adapter nos techniques de mannequinage et d’encaissage pour empêcher que les vêtements ne subissent des dommages lors de leurs manipulations, durant leur transport aller-retour entre les deux musées et, bien sûr, lors de leur mise en exposition.
Vous avez manqué le début de cette histoire?
Voici le lien vers Les mannequins passent le test!
On pourrait penser que l’utilisation de bras de bois articulés permet de gagner du temps en éliminant l’étape de fabrication de bras sur mesure. Il n’en est rien! Des précautions supplémentaires s’imposent pour préserver l’état des vêtements. En effet, durant le temps d’exposition qui dure plusieurs mois, les manches des vêtements peuvent se déformer à cause de la forme squelettique des bras qui ne supporte pas adéquatement le vêtement. Aussi, le textile des vêtements peut être abîmé par les émanations du bois et de la couche de vernis. Pour y remédier, selon le style de la manche, des éléments faits de bourre de polyester recouverts de tissu ont été fabriqués. Ces éléments textiles sont amovibles pour donner accès aux boulons et aux vis qui servent à positionner et à stabiliser les bras.
Pour les vêtements faits dans des tissus plus lourds, comme les vestes ou manteaux, les éléments textiles sont plus ou moins rembourrés, le défi étant d’évaluer le volume idéal pour bien supporter les manches et leur donner une tombée naturelle.
Pour les vêtements confectionnés dans des tissus plus fluides ou transparents, les bras de bois sont enveloppés d’une fine couche de bourre pour en éliminer la forme squelettique sans trop en augmenter le volume. En raison de la transparence, le tissu utilisé pour recouvrir la bourre est d’une couleur beige se rapprochant de l’essence du bois.
Pour cet ensemble robe et boléro, de simples tubes de jersey ont été fabriqués. L’enjeu est de protéger le boléro très léger du contact direct avec le bois. Pour que les tubes de tricot soient le moins visibles possible, un jersey de même couleur que la doublure du boléro a été utilisé.
Une fois l’étape du mannequinage terminée, celle de l’encaissage pour le transport du contenu de l’exposition vers Québec a été entreprise. Les vêtements étant dans l’ensemble en très bonne condition, l’équipe de la restauration a donné son accord pour qu’ils restent en place sur les mannequins lors du transport, ceci éliminant les nombreuses manipulations requises lors du montage et du démontage des vêtements.
Comment faire voyager les vêtements sur mannequins, sans que les bras de bois ne les endommagent? Les doigts ont été positionnés pour qu’ils pointent vers l’extérieur.
Pour adoucir la forme des bras et éliminer le contact du bois avec les vêtements, de grandes mitaines faites de coton matelassé ont été fabriquées sur mesure pour recouvrir la partie découverte des bras.
Les bras ont été positionnés le long du corps pour minimiser le volume des mannequins. Des housses ont été fabriquées sur mesure dans du coton ou un matériau appelé « non tissé de polyester », et des ceintures faites de rubans de coton ont été ajoutées au besoin. Envelopper et ceinturer les mannequins de la sorte permet de réduire au minimum les mouvements des bras dus aux vibrations sur la route et, par le fait même, de mieux protéger les vêtements.
Un à un, les mannequins ont été mis en caisse et fixés au niveau de la base et du cou pour assurer leur stabilité durant le transport d’un musée à l’autre.
Mission accomplie! On pu enfin baisser les bras…