Exposition temporaire

Jusqu'au 9 mars 2025

Manasie Akpaliapik. Univers inuit

Le Musée accueille Manasie Akpaliapik. Univers inuit, une exposition consacrée à l’artiste contemporain originaire d’Ikpiarjuk (Arctic Bay) sur l’île de Baffin (Nunavut).

Conçue et réalisée par le Musée national des beaux-arts du Québec et constituée de 40 sculptures issues de la remarquable collection d’art inuit de feu Raymond Brousseau, l’exposition offre un regard unique sur l’œuvre de Manasie Akpaliapik. Considéré comme l’un des artistes les plus doués de sa génération, il fait émerger de ses matériaux de prédilection – soit l’os de baleine, le bois de caribou et la pierre – des créations en lien avec la tradition orale, les valeurs culturelles, le monde surnaturel, ainsi que la faune et l’environnement arctiques.

Exposition conçue et réalisée par le Musée national des beaux-arts du Québec.

  • Manasie Akpaliapik, <em>Une conteuse</em>, 2003. Os de baleine, tendons, bois de caribou, fanon de baleine, pierre blanche et pyrophyllite noire, 65 x 37 x 61,2 cm.  MNBAQ, dépôt en promesse de don de Lyse Burgoyne-Brousseau (DPD.2016.19) © Manasie Akpaliapik Photo: MNBAQ, Idra Labrie
  • Manasie Akpaliapik, <em>Le Hibou sacré</em>, vers 2000. Os de baleine, pierre blanche et pyrophyllite noire, 106 x 62 x 43,5 cm. MNBAQ, dépôt en promesse de don de Lyse Burgoyne-Brousseau (DPD.2016.31) © Manasie Akpaliapik Photo: MNBAQ, Idra Labrie
  • Manasie Akpaliapik, <em>Un jeune homme exposant fièrement le fait que ses connaissances proviennent des aînés et de ses ancêtres</em>, 1997. Albâtre, os de baleine, bois de caribou, pierre blanche et pyrophyllite noire, 61,2 x 27 x 47,2 cm. MNBAQ, dépôt en promesse de don de Lyse Burgoyne-Brousseau (DPD.2016.29) © Manasie Akpaliapik Photo: MNBAQ, Idra Labrie
  • Manasie Akpaliapik, <em>La Peur de perdre sa culture</em>, vers 2000. Os de baleine, bois de caribou, pierre blanche et pyrophyllite noire, 68 x 78 x 20 cm. MNBAQ, dépôt en promesse de don de Lyse Burgoyne-Brousseau (DPD.2016.07). © Manasie Akpaliapik Photo: MNBAQ, Idra Labrie
  • Manasie Akpaliapik, <em>Talilayuq, déesse de la mer</em>, 2000. Os de baleine, bois de caribou, pierre des champs, albâtre, pierre blanche et pyrophyllite noire, 72,7 x 89,9 x 53,5 cm. MNBAQ, don de Renée Bédard et Alain Chanlat (2017.423). © Manasie Akpaliapik Photo: MNBAQ, Idra Labrie
  • Manasie Akpaliapik, <em>Phoques</em>, 1998. Stéatite du Brésil et pyrophyllite noire, 30 x 20 x 24 cm. MNBAQ, dépôt en promesse de don de Lyse Burgoyne-Brousseau (DPD.2016.33) © Manasie Akpaliapik Photo: MNBAQ, Idra Labrie
  • Manasie Akpaliapik, <em>Un chaman dans sa communauté, en connexion avec l’univers</em>, vers 2000.Os de baleine, bois de caribou, fanon de baleine, pierre blanche et pyrophyllite noire, 57 x 108 x 50 cm. MNBAQ, dépôt en promesse de don de Lyse Burgoyne-Brousseau (DPD.2016.03). © Manasie Akpaliapik Photo: MNBAQ, Idra Labrie

À propos de l’artiste

Fort d’une carrière de cinq décennies et comptant de nombreuses créations exposées dans des institutions comme le Musée des beaux-arts du Canada, le Musée canadien de l’histoire et plusieurs galeries privées, Manasie Akpaliapik a créé une œuvre marquée par son grand amour des animaux et des légendes inuit, ces récits où les relations entre les êtres humains et les animaux sont profondément respectueuses.

© MNBAQ, Photo : Idra Labrie

Manasie est un danseur du tambour expérimenté et un fabricant de tambours chevronné, en plus d’être un spécialiste de la construction de kayak. Il continue à se rendre chaque année dans l’Arctique, pour y chercher de vieux os de baleine et renouer avec sa famille et sa communauté. Il aime beaucoup transmettre les légendes inuit aux plus jeunes et travaille sans relâche pour garder vivante la tradition orale des conteurs d’histoires.

« Tout ce que je fais, c’est de tenter de capter un peu de la culture de nos traditions, notamment dans les choses simples comme la chasse, les vêtements traditionnels et les légendes. J’ai l’impression que la seule façon, pour nous, de préserver notre culture, c’est que les gens la voient », déclare Manasie Akpaliapik.

5 choses à savoir

L’art inuit d’hier à aujourd’hui

Les peuples des régions circumpolaires ont façonné la pierre et l’ivoire durant des millénaires. À partir du 16e siècle, les contacts entre les Inuit et les explorateurs européens ont stimulé les échanges. Ce n’est toutefois qu’après la Seconde Guerre mondiale que les populations nordiques nomades ont été forcées par les autorités fédérales à adopter le style de vie de la population du sud, les faisant ainsi passer du nomadisme à la sédentarisation. Devant la nécessité de trouver de nouveaux moyens de subsistance, les premières coopératives d’artistes se sont formées; elles se sont mises à la création d’estampes et de sculptures de grand format expédiées vers le sud.

Issu d’une petite communauté de chasseurs de phoques, Manasie Akpaliapik s’est adonné dès l’enfance à la sculpture en observant des membres de sa famille, dont ses grands-parents. Ce n’est que dans les années 1980 qu’il embrasse le métier de sculpteur professionnellement. Depuis, l’artiste a su se démarquer grâce à une recherche artistique soutenue et à une prouesse technique exceptionnelle.

Transmission orale : contes et légendes inuit

Manasie sculpte des bœufs musqués, des hiboux, des chamans et autres personnages inuit. Chaque sculpture a un sens et représente une légende, un sentiment, un souvenir ou encore une tradition culturelle.

La transmission orale du savoir par l’entremise des contes et des légendes assure la préservation de la culture inuit. Les aînées et aînés transmettent également aux enfants des techniques artistiques ou artisanales ancestrales, telles que celles de la danse au tambour, du jeu de ficelles, du chant de gorge ou encore de la fabrication du kayak.

Par son art, Manasie souhaite documenter sa culture et celle de ses ancêtres afin de la transmettre à la prochaine génération. Sa pratique lui permet également de trouver sa place entre le monde occidental et la culture inuit.

Univers inuit

Dans la culture inuit, l’univers tout entier offre d’infinies possibilités. Les esprits peuvent prendre diverses formes. Dans les contes et les légendes, les personnages possèdent parfois des pouvoirs surnaturels.

L’esprit du bœuf musqué, par exemple, donne la force de résister au froid dans l’environnement hostile de l’Arctique, alors que le hibou – reconnu pour sa sagesse – accompagne l’esprit des morts dans l’au-delà. Dans le mode de vie traditionnel, chaque partie d’un animal chassé est utilisée pour se nourrir, se vêtir ou construire des matériaux. Les humains, la faune et le territoire sont connectés et interreliés, et forment – avec les astres – le grand cercle de la vie. Les changements climatiques qui affectent grandement les populations animales de l’Arctique ont ainsi des répercussions désastreuses sur les traditions des peuples inuit.

Entre le nord et le sud

Manasie Akpaliapik a grandi à Ikpiarjuk, sur l’île de Baffin. Il a migré vers le sud du Canada (Montréal, puis la grande région de Toronto) dans les années 1980. S’il crée ses œuvres à partir de son studio du « sud », ses matériaux proviennent presque exclusivement du Grand Nord. Ainsi, chaque année, Manasie retourne dans la région qui l’a vu naître pour récupérer les matériaux nécessaires à la création de ses sculptures. Il accorde en effet une grande importance à l’utilisation et à la combinaison de matériaux cueillis à même le sol dans son processus créatif.

Les œuvres présentées dans l’exposition – sauf quelques exceptions – sont donc entièrement réalisées grâce à la combinaison de matériaux récoltés lors de ses voyages annuels au Nunavut. Comme il l’explique : « Mon art m’amène à préserver ma connexion entre le Nord et le sud, et m’aide ainsi à trouver ma place entre le monde occidental et la culture inuit. »

L’art salvateur

Si Manasie Akpaliapik dévoile à travers ses œuvres l’histoire et les traditions inuit, il aborde aussi son histoire personnelle, avec une sensibilité profondément humaine et universelle. L’art devient un moyen d’exprimer les défis qu’il a dû surmonter, mais aussi d’extérioriser les démons qu’il a longtemps combattus.

Pour reprendre ses mots : « Lorsque la vie devient vraiment difficile, mon art est toujours là pour me tirer vers le haut. » Il démontre par son travail exceptionnel le rayonnement de l’art contemporain et de la culture inuit.

Remerciements

Le Musée tient à remercier son équipe et toutes les personnes qui, de près ou de loin, ont contribué à la réalisation de cette exposition.

Une exposition organisée et mise en circulation par le Musée national des beaux-arts du Québec, adaptée par le Musée McCord Stewart.

Commissariat
Daniel Drouin, conservateur de l’art ancien et responsable de la collection d’art inuit de 2005 à 2020, Musée national des beaux-arts du Québec

Récit et rédaction des textes et cartels en salle
Manasie Akpaliapik, Annie Akpaliapik et Daniel Drouin

Coordination de la tournée
Yasmée Faucher, cheffe du service de la muséographie, Musée national des beaux-arts du Québec

Le Musée national des beaux-arts du Québec remercie le Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins pour le prêt des vertèbres de baleines.


Équipe du Musée McCord Stewart

Catherine K. Laflamme, chargée de projet principale, Expositions

Jonathan Lainey, conservateur, Cultures autochtones

Mélissa Jacques, technicienne en cheffe, Expositions
Joelle Blanchette, technicienne, Expositions
Olivier LeBlanc-Roy, technicien, Expositions

Anne-Frédérique Beaulieu-Plamondon, conseillère, Diffusion numérique, Collections et expositions

Karine Rousseau, cheffe, Gestion des collections

Caterina Florio, cheffe, Restauration

Sandra Nadeau-Paradis, conseillère, Publicité et promotion

Leïla Afriat, conseillère, Relations avec les communautés
Julie Rose, assistante développement de programmes

L’équipe de médiation culturelle


Équipe externe

Scénographie et graphisme
Marie-France Grondin, Musée national des beaux-arts du Québec, adaptée par Guillaume Kukucka et David Martin

Révision
Blabla rédaction

Traduction en anglais
Judith Terry

ᐃᓄᑦᑎᑑᓕᕐᑎᕆᔨ / Traduction en inuktitut
Harriet Keleutak

Production graphique
Graphiscan
Pro Séri

Installation
Espace Montage

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Une exposition organisée et mise en circulation par le Musée national des beaux-arts du Québec, adaptée par le Musée McCord Stewart
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