Série de conférences : Revoir Disraeli
Le Musée propose un après-midi de conférences réunissant plusieurs personnes qui ont réfléchi à l’impact historique du projet Disraeli.
4 novembre 2022
Dans le cadre de l’exposition Disraeli revisité – Chronique d’un événement photographique québécois, le Musée a proposé un après-midi de conférences réunissant plusieurs personnes qui ont réfléchi à l’impact historique du projet Disraeli.
Les conférences, qui ont eu lieu le 4 novembre 2022, aborderont les différentes questions soulevées par cet événement photographique, à savoir le développement de la photographie documentaire en tant que forme d’art, la diffusion et la réception du projet, les motivations personnelles et politiques des participantes et participants, l’approche méthodologique du groupe et la portée culturelle des images de Disraeli.
Panel 1
LA VIE DES IMAGES
Présenté par Pierre Dessurault, 5 : 46
Les images du projet Disraeli : une expérience humaine en photographie naissent et vivent dans un contexte qu’il s’agit ici non pas de commémorer en jouant de la corde sensible de la nostalgie, encore moins de statufier en les figeant dans le temps, mais plutôt d’en esquisser les contours et ce, en évoquant l’esprit du temps et les apports de personnes et d’institutions qui ont imprimé leur caractère de radicale nouveauté pour l’époque à ces photographies produites il y a 50 ans.
Spécialiste de la photographie québécoise et canadienne, Pierre Dessureault a produit plus d’une cinquantaine d’expositions et publié plusieurs ouvrages au cours de ses années à l’emploi du Service de la photographie de l’Office national du film de 1971 à 1984 puis du Musée canadien de la photographie contemporaine de 1985 à 2007. On lui doit, entre autres, des rétrospectives consacrées aux travaux de Sam Tata, de Serge Tousignant, de Michel Campeau et de Pierre Boogaerts ainsi qu’un survol de la photographie canadienne des années 1960. Depuis 2011, il collabore au magazine Ciel variable.
L’ENSEIGNEMENT DE DISRAELI
Présenté par Mona Hakim, 36 : 23
Autour du projet Disraeli – et du débat qu’il engendra – s’ouvre un espace de réflexion sur la manière de positionner la photographie documentaire comme pratique artistique ou subjective dans les années 1970, période au cœur d’importantes transformations sur la scène photographique au Québec. Cinquante ans plus tard, pourrait-on considérer Disraeli comme étant un projet influent dans les pratiques documentaires actuelles? Comment situer, analyser et enseigner aujourd’hui ce corpus historique d’images au regard de l’actualité et d’une esthétique photographique sociale assumée?
Détentrice d’une maîtrise en études des arts de l’UQAM, Mona Hakim est historienne de l’art, critique, autrice et commissaire. Depuis plusieurs années, ses recherches portent sur divers enjeux liés à la photographie contemporaine et actuelle. Elle a rédigé de nombreux textes critiques et essais, dont les plus récents ont paru dans les monographies de Chuck Samuels, Isabelle Hayeur et Bertrand Carrière. À titre de commissaire, elle a réalisé plus de 25 expositions. Elle a enseigné l’histoire de l’art et l’histoire de la photographie au collégial de 1995 à 2015.
DISRAELI, OU LE CARACTÈRE ANECDOTIQUE DE L’ESTHÉTIQUE DOCUMENTAIRE EN PHOTOGRAPHIE
Présenté par Alexis Desgagnés, 53 : 49
En 2012, à l’occasion du 40e anniversaire du projet Disraeli : une expérience humaine, Alexis Desgagnés a invité une poignée d’artistes œuvrant dans le champ de la photographie à retourner à Disraeli. Bien que classé sans suite, ce projet fut tout de même une occasion d’aller à la rencontre de quelques citoyennes et citoyens de la petite ville de Chaudière-Appalaches. En faisant un retour sur ce projet avorté par le détour de quelques anecdotes, le conférencier se propose ici de formuler quelques hypothèses sur le caractère anecdotique de l’esthétique documentaire en photographie.
Alexis Desgagnés est engagé dans une recherche polymorphe explorant divers champs de la création et interrogeant l’inscription de la culture québécoise dans l’histoire. Grâce au soutien du Conseil des arts et des lettres du Québec, il a publié en 2015 un premier livre intitulé Banqueroute (Les Éditions du Renard), un recueil alliant photographie et poésie. Son second livre d’artiste, Ammoniaque, a paru aux Éditions du Renard en 2021.
Panel 2
LE HASARD ET LA NÉCESSITÉ : AUX ORIGINES D’UN PROJET
Présenté par Maryse Pellerin, 1 : 14 : 22
La grande histoire ayant été consignée, l’intention de la conférencière est de parler de la petite, celle qui se cache toujours derrière les projets ambitieux. Cinquante ans après Disraeli, Maryse Pellerin s’attarde à la série de hasards qui a présidé à l’élaboration du projet, avant d’évoquer dans un deuxième temps la dynamique qui est celle du groupe une fois sur place. Pour finir, elle jette un regard personnel sur l’après-Disraeli.
Maryse Pellerin est née à Ottawa. En 1972, elle participe comme documentaliste au projet Disraeli, une expérience humaine en photographie. Elle enseigne ensuite la littérature au cégep Édouard-Montpetit jusqu’en 2014. En 1995, elle publie un roman, Les petites surfaces dures, aux Éditions Trois. Sa pièce La nuit tortue, publiée en 2005, bénéficie d’un atelier dramaturgique au Centre des auteurs dramatiques). Ses textes paraissent dans diverses revues littéraires. Elle reste proche du milieu des photographes avec qui elle collabore de plusieurs façons.
LES IDÉAUX ET LIMITES DE LA PHOTOGRAPHIE EN COLLECTIVITÉ PAR ZOË TOUSIGNANT
Présenté par Zoë Tousignant, conservatrice, Photographie, au Musée McCord Stewart, 1 : 37 : 10
Cette conférence examine la centralité de l’idée de collaboration dans l’approche méthodologique du collectif de Disraeli. À travers un examen attentif de documents d’archives et d’histoires orales, elle décrit les limites de la collaboration – tant entre les membres du collectif qu’entre les photographes et leurs sujets. La conférence propose que « l’échec » du groupe à travailler en collaboration ait eu un impact direct sur la nature et la réception des images.
Zoë Tousignant est conservatrice, Photographie, au Musée McCord Stewart. Ses recherches portent sur la production et la réception de la culture photographique au Québec. Dans le cadre de ses nombreux projets de commissariat, elle a collaboré étroitement avec des photographes tels que Serge Clément, Carlos Ferrand, Marisa Portolese et Gabor Szilasi. Parmi ses publications récentes, citons le livre Gabor Szilasi : le monde de l’art à Montréal, 1960-1980 (2019) et des contributions à l’anthologie Une histoire mondiale des femmes photographes (2020).