[Jour 1] Symposium international – Autour des wampums : Histoires et perspectives
Six spécialistes échangent sur les pratiques sociales, politiques et religieuses qui entourent les wampums lors de trois sessions thématiques.
22 février 2024
Profitant de l’intérêt sans précédent suscité par l’exposition Wampum : perles de diplomatie, le Musée organise un symposium le 22 et 23 février 2024, consacré à ces objets culturels, qui réunie une douzaine de spécialistes autochtones, québécois·e·s, canadien·ne·s et de l’international.
Ces expert·e·s issu·e·s de divers champs de recherche et d’intervention, échangeront sur les pratiques sociales, politiques et religieuses qui entourent les wampums lors de six sessions thématiques, réparties sur deux jours, à travers le prisme de leurs perspectives multidisciplinaires.
Cet enregistrement inclue les allocutions et les trois panels du 22 février 2024. Consultez le programme de la journée plus bas et naviguez dans la vidéo à l’aide des chapitres disponibles afin de visionner la session qui vous intéresse.
Programme – Jour 1
Panel 1 – Donner vie aux wampums : du savoir autochtone aux musées et vice-versa | Modération par Laura Peers, Oxford University, Angleterre; Trent University, Canada | « Le parcours des wampums en France : une histoire tournée vers l’avenir », Paz Núñez-Regueiro et Leandro Varison, Musée du quai Branly – Jacques-Chirac, France
« La littéracie du wampum : comprendre son discours », Richard Hill Sr., Mohawk College, Canada |
Panel 2 – La matérialité des wampums | Modération par Jonathan Lainey, Musée McCord Stewart, Canada | « La matérialité du sens », Michael Galban, Seneca Art & Culture Center, Ganondagan State Historic Site, États-Unis
« Un ornement qui inspire noblesse et fierté : le port de wampum chez les peuples autochtones d’Amérique », Nikolaus Stolle, Goethe-Universität, Frankfurt-am-Main, Allemagne |
Panel 3 – Perspectives sur les wampums transatlantiques | Modération par Jean-François Lozier, Musée canadien de l’histoire, Canada | « Les wampums chrétiens transatlantiques : une diplomatie multifacette », Lise Puyo, Université Paris Nanterre, France ; University of Exeter, Royaume-Uni
« Une perspective mi’kmaq sur le collier de wampum du Vatican ( 1610-1831 ) », Stephen Augustine, Unama’ki College, Cape Breton University, Canada |
Allocution | Kanahsohon Kevin Deer, Kahnawà:ke, Canada |
Panel 1
Le parcours des wampums en France : une histoire tournée vers l’avenir
Paz Núñez-Regueiro et Leandro Varison, Musée du quai Branly – Jacques-Chirac, France [ 11:48]
Plusieurs wampums originaires d’Amérique du Nord sont aujourd’hui conservés à Paris, Chartres, Lille et Besançon. Ils représentaient à l’origine des relations tissées entre les Premières nations et les Français. Traversant des périodes troublées de l’histoire nationale, et sous le poids grandissant du colonialisme, ces wampums se sont cependant tus, et la plupart des histoires qu’ils incarnent se sont perdues. Cette présentation restituera l’expérience d’un projet de recherche qui vise à recréer la trajectoire de ces wampums, en partenariat avec des membres des Premières Nations. Il s’agit d’une démarche où la production de connaissances implique également la production de nouvelles relations, perpétuant le rôle du wampum comme créateur de liens.
La littéracie du wampum : comprendre son discours
Richard Hill Sr., Mohawk College, Canada [31:19 ]
Cette séance s’intéressera à la fonction du wampum du point de vue haudenosaunee, en tant qu’objet véhiculant d’importants messages. Les origines de son usage et les conventions qui le régissent seront d’abord brièvement abordées, pour ensuite explorer la manière dont le wampum était utilisé, et continue d’être utilisé, pour l’établissement de traités. Les métaphores et les symboles visuels sur lesquels s’appuient les interprètes pour raconter les messages que recèlent les colliers seront également examinés, pour enfin aborder la manière dont le peuple haudenosaunee pourrait « déchiffrer » les messages des wampums présentés dans l’exposition Wampum : perles de diplomatie.
Panel 2
La matérialité du sens
Michael Galban, Seneca Art & Culture Center, Ganondagan State Historic Site, États-Unis [1:17:30 ]
Cette séance se concentrera sur l’étude des différentes méthodes employées pour la confection de wampums. Une courte chronologie de la fabrication des perles de wampum sera aussi présentée. L’exploration des techniques utilisées par les peuples autochtones donnera également lieu à une discussion sur la terminologie associée au wampum. Certains wampums importants ainsi que les particularités de leur conception seront également abordés.
Un ornement qui inspire noblesse et fierté : le port de wampum chez les peuples autochtones d’Amérique
Nikolaus Stolle, Goethe-Universität, Frankfurt-am-Main, Allemagne [1:43:19 ]
Le wampum, soit des perles de coquillage cylindriques blanches et pourpres, était utilisé par les peuples autochtones d’Amérique, qui le tissaient pour l’assembler en cordons ou colliers à des fins diplomatiques. Outre sa fonction documentaire, le wampum servait également d’ornement, permettant d’afficher publiquement le statut social de la personne qui le portait, ou encore d’agir comme une parure. L’exposé se concentrera sur les objets personnels décorés de wampum, qui ont jusqu’à présent fait l’objet de peu d’études. Une analyse du matériau sera d’abord offerte pour expliquer l’usage des coquillages, puis des perles de verre comme ornements entre les 17e et 19e siècles. Cette mise en contexte permettra ensuite d’aborder leurs diversité et distribution régionale parmi les peuples autochtones d’Amérique.
Panel 3
Les wampums chrétiens transatlantiques : une diplomatie multifacette
Lise Puyo, Université Paris Nanterre, France ; University of Exeter, Royaume-Uni [2:31:32 ]
Entre 1654 et 1831, une dizaine de colliers de wampum ont été offerts à des sanctuaires catholiques en Europe. Voyageant sans diplomate autochtone, mais accompagnés de lettres bilingues transcrivant le discours d’un conseil de village, ces wampums ne sont pas de simples objets de dévotion à la Vierge Marie et à différents saints catholiques. Leurs matériaux, leurs processus de fabrication et les paroles qu’ils incarnent témoignent de stratégies diplomatiques innovantes, dans un contexte où l’Église catholique est un interlocuteur important dans le processus colonial français puis anglais au Canada. Les perles de coquillage agencées pour écrire des phrases latines, étudiées en relation avec les mots prononcés rituellement pour donner aux wampums leur mission, dessinent un christianisme autochtone où se mêlent parenté, religion et politique.
Ces objets diplomatiques ont une visée transatlantique mais aussi locale, et donnent des indications précieuses sur les territoires et les alliances autochtones de la vallée du Saint Laurent. Seuls quatre existent encore aujourd’hui, et certains ont poursuivi leur carrière diplomatique au-delà de leur premier échange. Parfois dévoyés ou ravivés, ces wampums toujours actifs ont pu créer de nouvelles alliances ou raviver d’anciennes relations.
Une perspective mi’kmaq sur le collier de wampum du Vatican ( 1610-1831 )
Stephen Augustine, Unama’ki College, Cape Breton University, Canada [2:56:59]
Cet exposé portera sur le collier de wampum du Vatican qui fut présenté au pape Grégoire XVI à Rome en 1831 par la mission des Sulpiciens d’Oka (lac des Deux Montagnes), au Québec. Le conférencier s’appuiera sur le témoignage oral de sa grand-mère Agnes Augustine, née Thomas le 14 juin 1898 et décédée le 6 décembre 1998, à l’âge de 101 ans, pour offrir une lecture mi’kmaq de l’évènement.
Selon l’interprétation d’Agnes, qui est uniquement fondée sur une photographie du collier prise par l’anthropologue américain David Bushnell au début du 20e siècle, le wampum pourrait se rapporter au baptême du grand Chef Membertou, à Port-Royal, en Nouvelle-Écosse, le 24 juin 1610. M. Augustine a présenté ladite photographie à sa grand-mère en lui demandant si elle reconnaissait le collier, qu’elle n’avait jamais vu en vrai. Agnes a entamé son témoignage en évoquant le récit mi’kmaq de la création, une histoire orale traditionnelle transmise de génération en génération par les chefs Alguimou, qui ont été baptisés en 1747 par un prêtre catholique, qui leur a donné le nom de famille Augustine. M. Augustine est donc un descendant de cette lignée de chefs mi’kmaq, et c’est pour cette raison qu’il porte le titre de chef héréditaire.
Aîné·e·s
Kanahsohon Kevin Deer
Allocution par Kanahsohon Kevin Deer, Kahnawà:ke, Canada [3:40:40]
Kanahsohon Kevin Deer est originaire du territoire mohawk de Kahnawá:ke. Depuis 30 ans, il œuvre à la préservation et à la revitalisation de la langue mohawk. Il est également gardien de la foi à la maison longue Mohawk Trail, un rôle qui implique la connaissance des chansons, danses et rituels sacrés. Il se passionne pour la transmission des visions du monde, de l’histoire et de la philosophie iroquoiennes. Il s’est impliqué auprès du service de police des gardiens de la paix de Kahnawá:ke de 2005 à 2015.
En 1990, il a assisté à la crise d’Oka et a eu recours au pouvoir de la paix pour tenter de régler le conflit. Il a participé en mai 1990 à une cérémonie pour le retour du prophète Pacificateur à Tyendinaga, en Ontario. En 1994, il a assisté à la fondation de la nouvelle communauté mohawk à Kana’tsioharé:ke, dans l’État de New York. En 2003, il a siégé au comité organisateur de la traversée historique de chevaux depuis la Colombie-Britannique jusqu’à Six Nations, en Ontario, pour effacer les larmes des sept générations et guérir la Terre. En septembre 2015, il s’est activement impliqué dans la conférence de Bretton Woods IV, en pratiquant une cérémonie pour permettre au public réuni de mieux percevoir, comprendre et parler des enjeux financiers du point de vue des personnes autochtones et des Premières Nations. En février 2016, il s’est rendu à New York pour présenter une conférence sur la spiritualité autochtone dans le cadre de la Semaine mondiale de l’harmonie interconfessionnelle des Nations Unies. En août de la même année, il a pratiqué une cérémonie d’accueil et de guérison au Forum mondial sur la théologie et la libération, à Montréal. En novembre 2016, il s’est rendu sur la réserve de Standing Rock, aux États-Unis, pour y rencontrer des chefs spirituels ainsi que des Aînées et Aînés.
modératrices et modérateurs
Laura Peers
Laura Peers a facilité les dialogues entre des communautés autochtones de l’Amérique du Nord et des musées au Royaume-Uni, en Europe ainsi qu’en Amérique du Nord. À titre d’historienne, d’anthropologue des musées et de conservatrice, elle a axé ses recherches et sa pratique sur les objets historiques autochtones, en s’intéressant aux récits détaillés qui accompagnent les objets de collections muséales et à la signification qu’ils revêtent aujourd’hui pour les peuples autochtones.
Mme Peers a dirigé des projets internationaux de nature complexe visant à tisser des liens entre le milieu muséal et des communautés autochtones, y compris le projet Great Box, en collaboration avec la Nation Haïda, le projet Blackfoot Shirts, avec les quatre Nations Blackfoot et, plus récemment, le projet Honorer et respecter, en collaboration avec les six Nations Mississauga. Elle a également étudié les wampums historiques contenus dans des collections au Royaume-Uni. Elle est conservatrice émérite au Pitt Rivers Museum, professeure émérite au Museum Anthropology de l’Université d’Oxford et professeure associée à la Faculté d’études supérieures, à l’École d’études sur le Canada et au Département d’anthropologie de l’Université Trent.
Jonathan Lainey
Jonathan Lainey s’est joint à l’équipe du Musée McCord Stewart en 2020 en tant que Conservateur, Cultures autochtones. Il a fait des études en anthropologie et en études autochtones et il détient une maîtrise en histoire de l’Université Laval. Ses champs d’intérêt touchent à l’histoire sociale, politique et culturelle des Autochtones au Québec et au Canada, de même qu’à l’histoire des objets et des collections à travers le temps, plus particulièrement aux colliers de wampum. Il a occupé les fonctions de conservateur, Premiers Peuples – Histoire, au Musée canadien de l’histoire à Gatineau, ainsi que celles d’archiviste, Archives autochtones, à Bibliothèque et Archives Canada.
Il a publié deux ouvrages, collaboré à l’élaboration d’expositions et rédigé de nombreux articles, publications et rapports de recherche.
Jean-François Lozier
Jean-François Lozier est conservateur responsable de l’histoire de l’Amérique française au Musée canadien de l’histoire depuis 2011. Il détient un doctorat de l’Université de Toronto (2012) et une maîtrise de l’Université d’Ottawa (2004). Entre 2016 et 2020, il a occupé le poste de professeur adjoint au département d’histoire de l’Université d’Ottawa. Il est l’auteur de nombreux articles et de Flesh Reborn: The Saint Lawrence Valley Mission Settlements through the Seventeenth Century (McGill-Queen’s University Press, 2018).
PANÉLISTES
PAZ NÚÑEZ-REGUEIRO
Conservatrice en chef du patrimoine, Paz Núñez-Regueiro est responsable de l’Unité patrimoniale des collections Amériques au musée du quai Branly – Jacques Chirac. Avec une formation en histoire de l’art, archéologie et muséologie, elle a obtenu en 2018 un doctorat en histoire de l’art à l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne. Sa thèse, publiée sous le titre Promesses de Patagonie. L’exploration française en Amérique australe et la patrimonialisation du « bout du monde » (Presses universitaires de Rennes, 2022), a été récompensée du Prix Delavignette de l’Académie des Sciences d’Outremer.
Elle a mené divers projets de recherche sur différents aspects des sociétés préhispaniques et contemporaines. Elle s’intéresse particulièrement à la manière dont les collections autochtones ont été collectées, étudiées et exposées depuis leur arrivée en Europe et à l’héritage historique, culturel et politique dont elles sont aujourd’hui dépositaires.
LEANDRO VARISON
Leandro Varison est chargé de la recherche internationale au département de la Recherche et de l’enseignement du musée du quai Branly – Jacques Chirac. Après une double formation en droit et en anthropologie à l’université de São Paulo, au Brésil, son pays d’origine, il a soutenu une thèse de doctorat en anthropologie du droit à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, où il a enseigné de 2015 à 2019. Leandro a travaillé pendant plus de dix ans avec des organisations autochtones, notamment au niveau international. Ses recherches portent sur le droit des peuples autochtones, la propriété intellectuelle et la protection des savoirs traditionnels et des expressions culturelles.
RICHARD HILL SR.
Richard Hill Sr., clan du castor de la Nation Tuscarora, habite sur le territoire des Six Nations de la rivière Grand, en Ontario. Il participe à des activités de préservation et d’interprétation de wampums depuis 1974, en collaboration avec le grand conseil des chefs de la Confédération des Haudenosaunee. Par l’entremise du comité permanent sur le rapatriement/ramatriement, il a été en mesure d’accéder à la plupart des collections de wampums en Amérique du Nord.
De plus, grâce à des chefs, des mères de clan ainsi que des porteuses et porteurs de savoir de la communauté, il a été en mesure de retisser le lien avec les multiples cordons et colliers de wampum, et ainsi assurer leur continuité culturelle. Après avoir occupé les postes de directeur adjoint au Musée national des Autochtones d’Amérique du Smithsonian, et de professeur adjoint à l’Université d’État de New York à Buffalo, il est actuellement spécialiste de l’innovation autochtone au Collège Mohawk, à Hamilton, en Ontario.
MICHAEL GALBAN
Michael Galban (Wašiw [Washoe] et Kutzadika’a [Paiute du lac Mono]) est directeur du site historique d’État de Ganondagan et conservateur au Centre d’art et de culture de Seneca. Ganondagan, un village seneca datant du 17e siècle, est reconnu à l’échelle nationale comme un centre d’histoire ainsi que de préservation culturelle et environnementale iroquoienne. M. Galban concentre ses recherches sur l’art et l’esthétique propres aux peuples autochtones des forêts ainsi que sur la sémiotique et les perspectives autochtones. Il poursuit actuellement un doctorat en études visuelles et culturelles à l’Université de Rochester. Il siège au conseil d’administration de l’Association des Musées de New York ainsi qu’aux comités éditoriaux du New York History et du Rochester History.
Il participe également au groupe de travail autochtone mis sur pied dans le cadre de la commission de l’État de New York pour le 250e anniversaire de la Révolution américaine. Il a récemment collaboré avec le Musée du quai Branly – Jacques Chirac à la réalisation de l’exposition Wampum : Perles de diplomatie en Nouvelle-France, d’abord présentée à Paris à compter du printemps 2022, puis à Ganondagan en 2023, sous la forme de l’exposition itinérante WAMPUM/OTGOÄ. L’exposition est maintenant à l’affiche au Musée McCord Stewart.
NIKOLAUS STOLLE
Anthropologue spécialiste de l’histoire de l’Amérique du Nord et des cultures autochtones d’Amérique, Nikolaus Stolle est conservateur, Amériques, au Musée Linden de Stuttgart, en Allemagne. Depuis 2019, il participe au projet de recherche conjoint CRoyAN (Collections Royales d’Amérique du Nord) au Musée du quai Branly – Jacques Chirac, à Paris. Il a enseigné à l’Université Ruprecht-Karls, à Heidelberg, et à l’Université Goethe, à Francfort-sur-le-Main, en Allemagne, où il a également obtenu son doctorat en 2013 (titre de la thèse : Talking Beads– The History of Wampum as a Value and Knowledge Bearer, From its Very First Beginnings Until Today, 2016). Depuis 2010, il collabore au projet de recherche international GRASAC (Alliance de recherche des Grands Lacs pour l’étude des arts et des cultures autochtones).
LISE PUYO
Détentrice d’un doctorat en anthropologie, Lise Puyo s’intéresse à la façon dont les objets associent, relient ou séparent des communautés humaines. Après avoir étudié les colliers de wampums chrétiens transatlantiques, elle a rejoint une équipe de recherche du labex Les passés dans le présent (Université Paris Nanterre) et de l’Université d’Exeter, enquêtant sur les contestations des statues liées à l’histoire coloniale en France et en Angleterre.
STEPHEN J. AUGUSTINE, CM, DHC ÈS L., ALGUIMOU
Stephen Augustine est chef héréditaire du grand conseil mi’kmaq et directeur général de l’Institut Marshall. Il était auparavant vice-recteur adjoint des affaires autochtones et du Collège Unama’ki de l’Université du Cap-Breton. Il a également été conservateur d’ethnologie, Maritimes Est, au Musée canadien de l’histoire. Il est titulaire d’une maîtrise en études canadiennes de l’Université Carleton, dans le cadre de laquelle il s’est penché sur l’élaboration de programmes d’études axés sur les savoirs traditionnels au sein du système d’éducation. Il détient aussi un baccalauréat ès arts en anthropologie et sciences politiques de l’Université St. Thomas. Il a récemment été nommé membre de l’Ordre du Canada pour sa contribution aux études mi’kmaq ainsi que pour ses activités de diffusion de son savoir scientifique et traditionnel réalisées auprès d’organismes publics et privés partout au Canada.
En 2022, l’Université du Nouveau-Brunswick lui a décerné un doctorat honorifique en lettres en reconnaissance de son dévouement à l’égard de la défense de l’éducation par le biais de modes de connaissances autochtones, ainsi que de sa capacité à favoriser la collaboration entre des organismes. À titre de chef héréditaire du grand conseil mi’kmaq et grâce à des apprentissages réalisés auprès d’Aînées et d’Aînés depuis un jeune âge, M. Augustine a développé une profonde connaissance des pratiques traditionnelles, de la langue et de l’histoire de son peuple.