Une année pivot en développement durable
L’heure du bilan a sonné. Découvrez les initiatives de l’équipe du Musée pour améliorer la durabilité de ses pratiques.
22 novembre 2023
Amorcer une démarche sérieuse pour améliorer la durabilité des pratiques de notre institution exige une grande honnêteté et de la transparence. Nous avons la chance d’évoluer dans un milieu ouvert où les collègues sont déjà largement sensibilisés, à titre personnel, à l’anti-gaspillage, à l’inclusion, à la protection de notre patrimoine culturel et aux effets néfastes des changements climatiques.
Et bien que nous soyons tous au diapason quant à l’urgence de changer nos habitudes, notre secteur d’activité doit composer avec une carence constante de ressources, des infrastructures complexes aux équipements vieillissants et un manque de professionnalisation en développement durable.
Cela dit, loin de nous l’idée de diminuer les attentes envers ce bilan. Nous voulons ici vous transporter au cœur de notre réflexion sur ce que nous avons fait et ce que nous envisageons pour l’avenir, et sur la pertinence de le communiquer publiquement.
Consulter la politique de développement durable du Musée |
Nous considérons cette première année de déploiement de notre plan d’action quinquennal comme une balise. Certaines des initiatives présentées ici serviront de guide et nous permettront de constater ensuite notre progression et surtout, d’établir des objectifs clairs et mobilisateurs pour nos équipes.
Un approvisionnement plus local et responsable
L’un des principaux chantiers entrepris a été l’élaboration et l’implantation d’une politique d’approvisionnement responsable. Le Musée n’ayant pas de service centralisé des achats, le défi à relever consistait à adapter des outils décisionnels afin de les rendre pertinents pour l’ensemble des services. Une grille d’évaluation et un inventaire de certifications ont été développés pour identifier les meilleurs choix possible en matière de fournisseurs et de produits. L’équipe remercie ses stagiaires de la maîtrise en sciences de l’environnement de l’UQAM, Rafaelle Dion-Truax et Marc Adélise, pour leur apport essentiel à la réalisation de cet important projet.
Les salles d’exposition... sous un nouvel éclairage!
Puis, l’équipe des expositions a poursuivi sa démarche d’écoconception par le réemploi des matériaux et la limitation de la fabrication de nouveaux éléments, l’étude plus approfondie du cycle de vie des produits utilisés et l’ajout de nouveaux partenaires de valorisation des matières résiduelles. Une économie d’énergie a aussi été réalisée avec la diminution des périodes d’éclairage dans ces espaces, sans compter que près de 94 % de la superficie totale d’exposition est maintenant éclairée avec des ampoules à DEL.
Les gaz à effet de serre (GES)… on calcule ça comment?
Le Musée a eu la chance de participer à un programme d’accompagnement de groupe offert conjointement par le Conseil québécois des événements écoresponsables et la Société des musées du Québec (SMQ). Ce programme portait sur l’utilisation d’outils de calcul d’empreinte carbone développés pour le secteur des arts et de la culture, appelés Creative Green. Pour tester notre capacité à identifier des données pertinentes et à analyser certaines de nos pratiques, nous avons mené deux projets pilotes de collecte.
Munis de nos fiches et portés par notre grand enthousiasme (!), nous avons notamment interrogé nos invités sur leur mode de transport lors du vernissage de l’exposition Avaler les montagnes de l’artiste en résidence Karen Tam et calculé toutes les matières résiduelles de l’exposition Hochelaga – Montréal en mutation de l’artiste Joannie Lafrenière.
Ainsi, avec l’analyse d’un événement et d’une exposition, nous avons déterminé les principales sources d’émissions de GES de ces activités préalablement ciblées. Les constats formulés par la suite, jumelés à la poursuite de la cueillette de données sur une base régulière, permettront bientôt au Musée d’établir des objectifs de réduction des GES.
Le comité de développement durable : plus dynamique que jamais!
Pour s’assurer de l’avancement de la démarche et de l’atteinte des objectifs qu’il s’est fixés, le Musée a revu la composition et le mode de fonctionnement de son comité de développement durable et l’a chargé d’effectuer le suivi des tâches et des actions. Ce comité est maintenant formé d’un représentant de chacun des services afin de garantir la cohérence à tous les niveaux.
Le comité de développement durable du Musée a ainsi chapeauté plusieurs initiatives comme la rédaction d’un guide de sobriété numérique, l’ajout d’écogestes au guide de visite, le développement d’un procédurier pour la tenue d’événements écoresponsables, l’élaboration d’une stratégie de communication durable et des améliorations au système énergétique.
On se forme et on partage!
Afin d’aider les équipes à progresser dans la démarche globale de durabilité du Musée, nous avons mis sur pied un programme d’accompagnement sous différents formats : formations, webinaires, guides, boîte à outils et capsules informatives ont été offerts tout au long de l’année. Par ailleurs, plusieurs partages d’expertises entre pairs ont permis à l’équipe de faire connaître les initiatives et les approches adoptées, notamment au Congrès de la SMQ en septembre 2022 lors d’une table ronde intitulée « Gouvernance et stratégies durables », ou encore lors de rencontres plus informelles avec divers intervenants des milieux universitaire et culturel.
... et puis maintenant?
Nous sommes heureux de constater que nous avons réalisé toutes les actions que nous avions préalablement identifiées pour l’an un de notre plan quinquennal. En fait, nous sommes même allés au-delà, grâce aux nombreuses collaborations développées. Il est certain que cette première année comportait davantage de chantiers mis en œuvre que de résultats quantitatifs à exposer. Cependant, nous avons réussi à mobiliser notre équipe, nos partenaires et nos publics.
Cette année, nous maintiendrons nos efforts en approvisionnement responsable et en calcul des GES. Nous nous pencherons aussi plus particulièrement sur les questions de transport, de reconnaissance donnée au travail des collègues et de gestion des matières résiduelles, tout en sondant nos parties prenantes sur nos avancements. Le tout en établissant des mécanismes de veille de bonnes pratiques dans notre secteur d’activité, dont la documentation, la formation et la communication. De cette façon, nous pourrons identifier des objectifs plus précis à atteindre.
Pour terminer, force est de constater que le réseautage et le travail collaboratif avec les partenaires universitaires et professionnels sont au cœur de nos plus grands accomplissements de l’année. Cet effort collégial s’inscrit complètement dans l’esprit de la durabilité des pratiques et nous poursuivrons sur cette lancée!