Muséologie participative et réflexion citoyenne
Rencontrez l’équipe de l’Action éducative, citoyenne et culturelle, toujours à la recherche de projets formateurs pour la société.
20 novembre 2020
Un vendredi après-midi lumineux, je m’installe devant mon ordinateur pour discuter de la mission sociale du Musée McCord avec l’équipe de l’Action éducative, citoyenne et culturelle. Cette équipe, c’est notamment trois femmes, chargées de projets : Asha Courtland, Clara Chouinard et Leïla Afriat.
Je les retrouve lors d’une réunion que le confinement nous oblige à tenir virtuellement. Mon écran n’est cependant pas une barrière à la complicité et à la passion contagieuse de ces trois personnes. Celles-ci chapeautent une multitude de projets ayant pour but de faire du Musée un lieu d’échange, un vecteur de transformation, de réflexion et d’action sociale, tout en faisant rayonner l’histoire et les collections du McCord.
Nous voulons nourrir une réflexion citoyenne. Voilà comment Leïla Afriat résume sa mission au Musée. D’une certaine manière, on souhaite que le visiteur sorte du Musée avec plus de questions que de réponses.
Tandis qu’Asha caresse son chat et que Leïla croque dans une pomme, Clara poursuit : Notre mandat est un triptyque. On travaille les volets éducatif, culturel et citoyen et on cherche à créer quelque chose qui est l’opposé de l’exposé magistral, car le contenu est là pour donner une voix au public.
À travers la réciprocité du dialogue, on veut créer un engagement citoyen, faire de la muséologie participative.
Les collègues m’expliquent leur travail et me donnent un aperçu impressionnant des projets qu’elles ont contribué à déployer : une collaboration avec le journal L’Itinéraire, des ateliers animés par l’équipe de médiation et réalisés au Musée avec des jeunes venant de milieux défavorisés, ou avec des représentants de la communauté autochtone pour discuter de la relation entre culture matérielle et immatérielle, ou encore dans des CHSLD, pour créer un dialogue intergénérationnel.
Activités ponctuelles, projections de films, conférences, tables rondes ou collaborations avec des festivals et divers organismes… On a vraiment beaucoup de projets, m’avoue Asha en riant, son chat sur ses genoux.
Alors que Leïla fait du théâtre et de la danse et a décroché une maîtrise en anthropologie et une maîtrise en management des entreprises culturelles, Clara possède une maîtrise en histoire de l’art et une maîtrise en muséologie, et voue une passion sans bornes pour la médiation culturelle et l’univers muséal. Asha, quant à elle, s’est retrouvée chargée de projets au Musée après avoir fondé une compagnie de cirque engagé et étudié l’art-thérapie.
Ces parcours uniques et éclectiques convergent vers un point central : une passion débordante pour l’art, la culture et l’action sociale. C’est certain que c’est important pour nous de trouver un sens à notre travail, me dit Asha. Les trois femmes semblent porter en elles, tel un impératif, la mission du Musée, maintenant la leur : faire rayonner l’histoire et la culture de manière engagée, et participer à l’évolution de la société en créant des ponts et des espaces de dialogue pour tous les citoyens.
Je quitte la réunion électrisé et éclairé sur l’importance d’un musée d’histoire sociale. Le musée est certes un espace où sont préservés des objets historiquement ou culturellement significatifs, témoins palpables d’autres temps ou d’autres cultures. Mais ces objets nous parlent aussi de la distance qui nous en sépare et des façons de nous en rapprocher.
D’un autre côté, le musée, par sa mise en relation avec des sociétés différentes, est un outil pour mieux comprendre notre réalité. Ce que Leïla, Asha et Clara m’ont expliqué, c’est que l’altérité doit servir de miroir pour amener les citoyens à réfléchir à leur société et à la manière dont chacun et chacune ont le pouvoir de la transformer.