On ne s’ennuie jamais aux archives
Le Centre d’archives et de documentation du Musée accueille des chercheurs de tous horizons, qui apportent une multitude de regards et de découvertes.
7 juin 2020
Les jours se suivent, mais se ressemblent rarement au Centre d’archives et de documentation, et c’est l’une des nombreuses raisons pour lesquelles je suis si privilégiée d’y travailler. Situé au troisième étage du pavillon du Musée McCord, le CAD, comme on l’appelle couramment, est un espace de recherche confortable garni de livres et comprenant aussi une bibliothèque de référence. Le haut plafond nous rappelle qu’il abritait jadis la salle de bal de l’Association étudiante de McGill.
En général, les chercheurs viennent au CAD après avoir navigué sur le site Web du McCord pour identifier les documents qu’ils désirent consulter. D’autres se rendent au Centre pour trouver des informations et des objets à l’aide de la base de données interne du Musée McCord Stewart, The Museum System (familièrement appelée TMS). TMS contient des documents, des données et des images supplémentaires qui ne sont pas encore accessibles via notre site Web.
Le point de vue particulier de chaque personne qui vient au Centre, façonné par ses intérêts de recherche, ses passions et ses expériences, nous permet de voir nos collections sous un jour différent et d’en découvrir de nouveaux aspects. Pouvoir expérimenter cette diversité et cette variété des approches est la raison pour laquelle il est si stimulant de travailler au CAD.
Au cours de la dernière année, les chercheurs ont exploré des sujets photographiques aussi variés que les joueurs de baseball des Expos, les villes minières d’Asbestos et de Schefferville, et des vues stéréoscopiques du Québec. Aux archives textuelles, des sujets comme des travaux d’écoliers datant du début du 19e siècle, la production du sirop d’érable et la construction du canal Rideau ont fait l’objet de recherches.
Les étudiants de cycle supérieur et leurs professeurs sont les utilisateurs les plus assidus du matériel archivistique et photographique du McCord. Mais on compte aussi un certain nombre de chercheurs en généalogie qui viennent au Centre pour consulter des documents de famille et explorer les célèbres Archives photographiques Notman à la recherche de portraits photographiques reliés à des membres d’une famille.
À ces visiteurs s’ajoutent des artistes et des auteurs en quête d’inspiration et de renseignements historiques qui consultent notre base de données interne (TMS) ou les livres de référence de notre bibliothèque. Il y a même un membre du service de police qui est venu au CAD pour trouver d’anciennes photographies de chefs de police de Montréal. Si la plupart des gens proviennent de Montréal ou des environs, nous accueillons aussi régulièrement des chercheurs de partout au Canada, des États-Unis et de l’étranger.
Je suis toujours fascinée de voir l’angle sous lequel certains spécialistes examinent du matériel d’archives courant. Par exemple, des données consignées dans un journal personnel sur les conditions météorologiques et les températures quotidiennes à Montréal au 19e siècle peuvent s’avérer d’un grand intérêt pour un géographe effectuant de la recherche sur les conditions climatiques historiques.
C’est aussi très gratifiant lorsque des chercheurs font une découverte importante lors de leur visite au CAD. Je me souviens très bien du moment où le révérend Neil Whitehouse et Louise Yard ont été en mesure d’établir avec certitude qu’un grand vitrail non signé ornant l’église Westmount Park United Church avait été créé par Charles William Kelsey. En comparant notre dessin grandeur nature, soigneusement déroulé sur les tables de recherche, avec leurs photographies du vitrail, ils ont pu confirmer que tous les vitraux de l’église étaient de Kelsey.
Pour le moment, le CAD est fermé en raison du confinement imposé par la COVID-19. En travaillant de chez moi, je peux fouiller dans notre base de données et donner certaines réponses aux questions de recherche que je reçois encore régulièrement par courriel et par téléphone. Ainsi, le Musée est toujours en mesure de contribuer au processus de recherche et de rédaction sur des sujets historiques.
Mais j’ai très hâte que nous puissions, dans un avenir rapproché, inviter de nouveau les gens à venir faire des découvertes historiques au CAD!