Place au dialogue
Jonathan Lainey, conservateur, Cultures autochtones, exprime sa volonté profonde de resserrer les liens avec les peuples autochtones.
Mon premier véritable contact avec le Musée McCord a eu lieu au début des années 2000, alors que je consultais les notes que David Ross McCord avait prises lors de son passage à Wendake, plus d’un siècle auparavant. Depuis, la collection exceptionnelle du Musée m’a souvent intrigué et interpellé. C’est donc avec une fébrilité certaine, mais surtout un énorme plaisir que j’ai joint en février dernier l’équipe passionnée du McCord.
C’est un véritable honneur pour moi de pouvoir contribuer à une meilleure connaissance des cultures autochtones et de favoriser les échanges. En tant que conservateur, Cultures autochtones du Musée McCord, je souhaite devenir un acteur engagé de la communauté autochtone montréalaise laquelle est très visible, active et en pleine effervescence depuis plusieurs années. Créer des liens avec mes collègues, qu’ils travaillent au sein d’autres musées, d’universités ou d’organismes autochtones, est une priorité pour moi. Je désire participer activement au dialogue et aux échanges, aux discussions et aux réflexions, mais aussi développer des projets conjoints pour mieux faire connaître le patrimoine autochtone et mettre en valeur la collection du McCord.
Il faut être à l’écoute des individus et des communautés autochtones afin de considérer leurs besoins et leurs aspirations, question de demeurer pertinents pour eux, les principaux intéressés. Cela inclut, bien entendu, ceux et celles qui sont en dehors de la région montréalaise et dont nous préservons la culture matérielle et le patrimoine. Cela signifie aussi devoir considérer des points de vue qui pourraient être parfois divergents et oser faire différemment s’il le faut!
Mon but principal est de mettre de l’avant les voix et perspectives autochtones chaque fois que cela est possible, de manière à ce que les communautés puissent raconter leurs histoires et s’exprimer sur leurs réalités, passées et présentes. Plutôt que d’imposer une vision qui serait mienne, je préfère me faire l’intermédiaire qui facilitera l’insertion de ces optiques uniques dans les différentes initiatives du Musée.
En plus de contribuer au développement du contenu autochtone dans les divers projets du Musée, je compte approfondir mes connaissances de notre riche et remarquable collection laquelle, soulignons-le, a été pendant de longues années entre de très bonnes mains, celles de la conservatrice Guislaine Lemay. Bien entendu, je travaillerai à la mettre en valeur par le biais de mes recherches sur l’histoire de ces objets, un exercice fascinant et complexe.
Si la réconciliation passe par une meilleure connaissance et une meilleure compréhension mutuelles, elle s’accomplira aussi par le dialogue et le partage.
Aller à la rencontre des cultures autochtones, savoir apprécier leurs richesses, leur raffinement et leur grande diversité, reconnaître leur savoir, leur sagesse et leur vision du monde, c’est la mission que s’est donnée le Musée McCord, mission que j’ai faite mienne.
J’espère avoir le plaisir de vous accueillir au Musée, dès sa réouverture, pour partager avec vous mon enthousiasme pour notre collection et le projet d’autochtonisation que poursuit le Musée McCord.