Les recettes du temps des Fêtes

Évoquer les tables festives de Noël et du jour de l’An, c’est convoquer tout un cortège d’odeurs, de saveurs et d’images : aux riches arômes des pâtés à la viande et de la dinde rôtie répondent ceux, bien sucrés, des desserts préparés spécialement pour l’occasion. Présentés en même temps pour accentuer l’effet d’abondance, ces mets signalent qu’il s’agit d’un moment spécial, dédié à la convivialité! Voici quelques recettes tirées de la collection Recettes et alimentation des archives du Musée, afin de marquer dignement la fin d’année tout en faisant un clin d’œil au patrimoine gourmand du Québec.

Le tout premier livre de cuisine publié au Québec, La cuisinière canadienne (1840), proposait déjà plusieurs recettes de tourtes et de pâtés. Bien des Québécois sont encore très friands de ce type de mets : entre deux abaisses d’une pâte bien dorée, fleurant bon le beurre, toute viande, volaille ou venaison devient délice…

Le temps des Fêtes est propice à ce type de préparation : dans certaines familles, on en cuisine une grande quantité à l’avance, puis il suffit de mettre au four le nombre de pâtés voulu pour accommoder la visite – même celle qui arrive sans s’annoncer!

Si certaines tourtières sont assez grosses pour nourrir toute la parenté, cette recette propose plutôt la version individuelle, toute mignonne, à poser dans l’assiette avec de nombreux à-côtés.

La composition du ragoût change au gré des époques, mais il s’agit d’un des plats les plus anciens servis sur les tables québécoises. Fait intéressant, ce mets évolue aussi en fonction des vagues migratoires : les recettes se sont progressivement enrichies d’apports britanniques (notamment irlandais), italiens, caribéens… Leur côté savoureux et pratique plaît à tout le monde. Bien des restes de rôti de bœuf, de dinde ou de légumes de Noël trouvent une fin plus qu’honorable dans le ragoût servi au jour de l’An.

Bien sûr, on ne manquera pas d’ajouter à l’assiette quelques marinades préparées amoureusement dans les mois précédents, afin d’offrir un contrepoint acidulé et croquant à la richesse des viandes.

Aussi bien l’admettre : sur les tables festives traditionnelles, les viandes et la volaille trônent en reines, mais les légumes y tiennent également une place de choix. En fouinant dans les recettes anciennes, on se rend vite compte que l’habitude de placer un plateau de crudités sur la table est plutôt récente : nos mères, grands-mères et arrière-grands-mères préféraient cuisiner les légumes de manière à leur donner un petit air de fête. Les préparations en gelée étaient remarquablement populaires. C’est ainsi qu’on propose de servir le concombre dans la petite recette qui suit. Redécouvrir l’aspic en 2022? Ma foi, pourquoi pas!

Les amateurs de sucre ne sont pas en reste. Aux beignes préparés en friture ouverte, tartelettes aux noix ou aux fruits, « pets de sœurs », petits gâteaux dans le sirop ou carrés de sucre à la crème s’ajoutent les desserts au chocolat, surtout à partir de l’époque industrielle. J’ai trouvé pour vous cette petite recette toute simple de chocolat au moka. Rapide et pratique, aussi bien pour garnir la table que pour accueillir des visiteurs venus souhaiter la bonne année à l’improviste!

Et pour celles et ceux qui aiment une touche sucrée dans leur tasse ou leur verre, concluons ce plantureux repas des Fêtes avec un format réinventé de ce classique du milieu du 20^e siècle : l’egg-nog, ou lait de poule si vous préférez… comme parfum de crème glacée!

Avis aux personnes intéressées : bien d’autres recettes vous attendent ici.

À toutes et à tous, un très heureux temps des Fêtes!