Le projet Sensibilités partagées : des archives riches en émotions!
Une brève introduction au projet Sensibilités partagées, cette initiative de description des archives du Musée McCord sous l’angle des émotions.
4 juin 2020
Lorsque l’on prend le temps de se plonger dans les archives, on découvre vite à quel point elles palpitent de vie. Mariages, naissances, décès, succès, échecs et autres aléas de la vie, même les documents les plus austères nous révèlent des parcelles parfois intimes de l’existence tantôt retentissante, tantôt plus discrète, de celles et ceux qui nous ont précédés.
J’ai eu la chance de découvrir la collection d’archives du Musée McCord en 2018 à l’occasion d’un stage en archivistique. À l’image de la mission du Musée, cette collection s’est développée en faisant la part belle aux dimensions sociales et culturelles de la vie des Montréalais. Recueillis dans cette optique, les fonds d’archives de familles sont devenus avec le temps l’une des forces de la collection. Souvent riches en écrits personnels (correspondance, journaux personnels, carnets de voyage, spicilèges), ces archives nous permettent d’accéder à l’univers intime des protagonistes qui en peuplent les pages.
En tant que chercheuse, je m’étais auparavant intéressée à l’histoire des émotions. Longtemps boudée par les historiens, cette dimension pourtant essentielle de la vie humaine suscite un fort engouement depuis le début des années 2000. Ce champ de recherche s’ajoute aux autres branches de la discipline historique œuvrant à documenter l’évolution des valeurs, des intérêts, des comportements et des pratiques d’une collectivité.
Marquée par cette expérience, j’ai eu l’occasion pendant mon stage de partager mon enthousiasme de découvrir sous cet angle les archives du Musée avec la conservatrice de l’époque, Céline Widmer. Conçu par cette dernière, le projet Sensibilités partagées est né dans ce contexte de la rencontre entre ce nouveau regard posé sur les documents et la volonté de mettre en valeur cet aspect emblématique de la collection. Quelques mois plus tard, j’ai eu le grand bonheur de me joindre à l’équipe du Musée afin de mener à bien ce projet en compagnie du nouveau conservateur Mathieu Lapointe, de l’adjointe à la conservation de l’époque, Eugénie Marcil, et des précieux stagiaires Philippe-Olivier Boulay Scott, Annie Bilodeau, Julie Swartenbroeckx et Brielle McAndrew.
Cette initiative de description archivistique s’inscrit dans la suite logique des projets de numérisation entrepris par le Musée au cours des dernières années en vue de rendre sa collection plus accessible aux chercheurs et au grand public.
Afin de partager plus largement le plaisir de se plonger dans l’intimité de ces archives passionnantes et émouvantes, nous avons commencé à publier une série d’articles portant sur les différents thèmes touchés par le projet qui, en plus des émotions et des sentiments, s’intéresse aussi aux sensations physiques, aux attitudes, aux valeurs et aux idéologies. Jusqu’à présent, nous avons ainsi exploré l’émerveillement de Montréalais découvrant Paris au tournant du 20e siècle, les bonheurs et les tourments des fréquentations amoureuses à la fin du 19e siècle et l’évolution des mentalités en matière d’alimentation.
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