Un petit cartel, un grand rire!
Découvrez les défis particuliers entourant la rédaction des cartels de l'exposition Chapleau – Profession : caricaturiste.
8 avril 2020
Dans le travail de grande ampleur que requiert la conception d’une exposition, la préparation des cartels peut paraître comme une activité anodine. Concises et discrètes, ces étiquettes conçues de façon à laisser toute la place aux objets exposés sont pourtant essentielles. C’est le cartel, en effet, qui fournit aux visiteurs l’information nécessaire à l’identification de l’œuvre et de son créateur. Il convient par conséquent de faire preuve d’une grande rigueur afin d’assurer l’exactitude des renseignements qui y figurent (auteur, titre, type d’objet, date, dimensions, technique, numéro d’inventaire, etc.).
Les cartels sont rédigés, en principe, à partir des données qui ont servi au catalogage de l’objet à la suite de son acquisition par le Musée. En raison de la nature particulière des œuvres qui seront présentées dans le cadre de l’exposition Chapleau – Profession : caricaturiste, nous avons toutefois pris le parti de composer, pour chaque caricature, une version allongée de son titre. L’objectif est d’offrir, en complément au dessin lui-même, quelques éléments de contexte. Les caricatures exposées remontent en effet jusqu’aux années 1970, et nous n’avons plus toujours à l’esprit les événements qui les ont inspirées. Pour que le procédé humoristique opère, il nous est donc paru essentiel de fournir aux visiteurs quelques clés qui leur permettront de bien comprendre le gag… et de rire un bon coup!
Une série de caricatures a cependant posé un défi particulier. Dans les années 1970 et 1990, Chapleau publie dans les magazines hebdomadaires Perspectives et 7 Jours. Alors que les dessins qui paraissent quotidiennement dans La Presse ou Le Devoir portent en général sur des événements qu’il est possible de retracer en se plongeant dans les journaux de l’époque, ceux de Perspectives et de 7 Jours ne s’inspirent pas tant de faits d’actualité précis que des traits de personnalité des vedettes du monde des variétés qui y sont représentées.
Certaines caricatures ont traversé les âges. Les extravagances d’un Jean Leloup ou l’assurance parfois outrecuidante d’une Denise Bombardier nous sont encore familières aujourd’hui. Dans d’autres cas, par contre, il a fallu nous imprégner plus profondément de l’esprit de l’époque pour se rappeler, par exemple, que l’omniprésence à l’écran de l’animateur-vedette Réal Giguère a pu à la longue en exaspérer quelques-uns, que les succès cumulés du chanteur Michel Rivard au début des années 1990 ont eu de quoi lui monter à la tête, ou que l’attachement du hockeyeur Guy Lafleur à sa légendaire chevelure l’a poussé à s’associer à une clinique de traitements capillaires. Dans tous les cas et malgré les défis, ce fut, cela dit, un réel plaisir de retrouver les bouilles d’il y a 30 ou 50 ans des vedettes chouchous des Québécois.