Une semaine au Musée : apprendre autrement
Une semaine au Musée offre chaque année à des élèves du primaire la chance de passer cinq jours au Musée remplis d’activités thématiques.
6 juin 2022
Un calme relatif règne au Musée, comme tous les matins avant l’ouverture au public. À neuf heures, cependant, les portes s’ouvrent et dans le hall retentit un joyeux tumulte d’enfants. Ils ont tous un petit sac orange sur lequel on peut lire Une semaine au Musée McCord Stewart. Ces enfants, un peu plus d’une trentaine, viendront passer tous les jours de la semaine au Musée, avec leurs professeurs.
Grâce au Musée, à la Fondation du Musée McCord et à l’organisme Une école montréalaise pour tous, des élèves de 5e et 6e année de l’école Lucille-Teasdale, une école primaire du quartier Côte-des-Neiges, ont eu un contact direct avec la culture matérielle et immatérielle autochtone dans le cadre d’une série d’ateliers.
Encadrés par l’équipe de la médiation culturelle du Musée et des invités spéciaux, ils ont, entre autres, découvert des légendes autochtones, participé à des jeux d’adresse avec un artiste du cirque inuit Tupiq ACT, visité les expositions et exploré des valeurs autochtones par la création et l’enregistrement d’un conte.
Vendredi, lorsque nous leur demandons quelle a été leur activité préférée, les commentaires fusent de toutes parts : « J’ai aimé voir le film présenté par Wapikoni et découvrir les sept valeurs autochtones… j’ai aussi aimé voir les objets autochtones… et créer le conte… et aussi les jeux d’adresse, et aussi… » Un enthousiasme qu’ils ont chaque soir ramené avec eux à la maison.
Vendredi après-midi, les enfants se rassemblent dans les gradins du théâtre du Musée, le regard pétillant. Se joignent à eux les enseignants, les membres de l’équipe de la médiation et quelques parents. C’est le moment d’écouter les contes que les jeunes ont créés et enregistrés plus tôt dans la semaine, en s’inspirant des sept valeurs innues présentées dans le conte de Donavan Vollant. On peut aussi admirer, exposés sur des tables, les dessins, collages et affiches d’animaux étranges et fantastiques qu’ils ont réalisés au fil des ateliers.
« Cette semaine, ma fille était chaque jour excitée à l’idée d’aller à l’école. Elle se levait plus tôt que d’habitude et chaque soir me racontait toutes les activités qu’elle avait faites et tout ce qu’elle avait appris à propos des cultures autochtones. » C’est ce que nous dit une mère en sortant de la salle, après avoir regardé les créations des élèves. Ces derniers, derrière elle, sortent de la salle en riant. Elle poursuit :
« Venir ici au Musée, c’est vraiment différent. Les jeunes découvrent et voient de leurs yeux des choses qui ne s’apprennent pas dans les livres. C’est vraiment une belle expérience pour eux. Il y a une belle connexion entre la théorie et la réalité. »
Patrick, enseignant à l’école Lucille-Teasdale qui accompagne le groupe avec deux de ses collègues, nous confie : « Ça va réellement changer ma façon d’enseigner quand je vais aborder le thème des cultures autochtones et des Premières Nations. J’ai appris beaucoup à travers les activités et les différentes expositions au Musée. Ça va me permettre de m’améliorer. » Sa collègue renchérit avec enthousiasme : « Les jeunes ont beaucoup appris et ils ont tous adoré ça, et nous aussi! Au début de la semaine, je me disais, c’est drôle, je suis aussi excitée que les jeunes! »
Alors que les enseignants retournent auprès des leurs élèves, une stagiaire en enseignement qui accompagne le groupe, nous lance un sourire triste et dit : « Je ne voulais pas que ça finisse! Hier, j’avais une rencontre qui m’empêchait de venir au Musée, mais je ne voulais pas y aller. Tout ce que je voulais, c’était de venir ici. C’était vraiment mémorable. »
La semaine est déjà finie. Les jeunes de l’école Lucille-Teasdale rentrent chez eux avec leur conte, leur carnet de bord et tout un bagage de nouvelles connaissances, comme les jeux dénés qu’ils ont appris à jouer et qu’ils vont certainement montrer à leurs amis dans la cour d’école. En sortant du Musée, ils s’entassent dans l’autobus fatigués mais heureux, ramenant avec eux les souvenirs de la semaine, une expérience à partager.