Exposition de photographies

Du 31 mai au 6 octobre 2024

Portraits et mode

Photographes du Québec au-delà des frontières

L’exposition Portraits et mode – Photographes du Québec au-delà des frontières rassemble les tirages de 17 photographes d’ici, originaires du ou immigré·e·s au Québec, à la carrière établie ou émergente, qui rayonnent sur la scène internationale : Max Abadian, William Arcand, Richard Bernardin, Alex Black, Sacha Cohen, Cristina Gareau, Andréanne Gauthier, Royal Gilbert, Shayne Laverdière, Carl Lessard, Monic Richard, Norman Jean Roy, Étienne Saint-Denis, Nelson Simoneau, Oumayma Ben Tanfous, Xavier Tera et villedepluie.

  • Alex Black, <em>X</em>, Montréal, 2022
  • Andréanne Gauthier, <em>Joaquin Phoenix</em>, Toronto, 2018
  • Carl Lessard, <em>Elipsapie Isaac</em>, Sacacomie, 2010
  • Cristina Gareau, <em>Laurie Boudreault</em>, Tofino, Colombie-Britannique, 2018
  • Étienne Saint Denis, <em>Michaela, Ally, Dreony & Tess, campagne Lecavalier</em>, Montréal, 2020
  • Max Abadian, <em>Isabelle Boulay</em>, Montréal, 2023

17 photographes d’ici

Cette exposition inédite, à la scénographie éclatée, met en lumière la photographie artistique, éditoriale et commerciale qu’ils et elles pratiquent avec autant d’aisance que de talent, ainsi que leurs travaux plus personnels. Habitué·e·s des collaborations avec les grands magazines de mode, du milieu publicitaire et de la scène musicale, ils et elles signent des images, tantôt dépouillées de tout artifice, tantôt d’une sophistication cinématographique, mais toujours empreintes d’une grande sensibilité envers leurs modèles – qu’ils soient célèbres ou anonymes.

Outre de magnifiques photographies de mode, c’est une galerie d’une centaine de portraits iconiques qui se déploie sous nos yeux, de Céline Dion, U2, Charlotte Cardin à Nelson Mandela, Zidane, Elisapie, Adele, ou encore Barbie Ferreira, Mika et Les Louanges. Une vingtaine de contenus audiovisuels ont été produits pour l’occasion, dont une projection multisurfaces réalisée par la compagnie créative Rodeo FX. Ces vidéos offrent un accès privilégié à la démarche artistique des photographes, ainsi qu’aux témoignages d’artistes dont les portraits sont présentés dans l’exposition.

  • Monic Richard, <em>Leonard Cohen</em>, Montréal, 2001
  • Nelson Simoneau, <em>Winnie Harlow</em>, Toronto, 2017
  • Norman Jean Roy, <em>Joni Mitchell</em>, New York magazine, 2020
  • Oumayma Ben Tafous, <em>Aheem</em>, Brooklyn, New York, 2020
  • Richard Bernardin,<em> Claire Elliot</em>, Habitat 67, Montréal, 2006
  • Royal Gilbert, <em>Mathieu Simoneau & Taja Feistner</em>, toit du Stade Olympique, Montréal, 2019

Commissaire : Thierry-Maxime Loriot

Thierry-Maxime Loriot a été le commissaire des différentes éditions de l’exposition itinérante La planète mode de Jean Paul Gaultier : de la rue aux étoiles – qui a connu un succès historique –, de Love Is Love : le mariage pour tous selon Jean Paul Gaultier, ainsi que JPG de A à Z présentée au pavillon de la France à l’Exposition universelle à Dubaï, en 2022, pour un total de 17 expositions consacrées à l’enfant terrible de la mode française. Il a également assuré le commissariat des expositions itinérantes internationales telles Peter Lindbergh: A Different Vision on Fashion Photography, deux éditions de Viktor & Rolf: Fashion Artists, Thierry Mugler : Couturissime, ainsi que Viktor & Rolf: Fashion Statements (présentée à la Kunsthalle de Munich, en Allemagne, jusqu’en octobre 2024), et a rédigé plus d’une quinzaine de publications accompagnant ces projets. En 2019, il a reçu le prix Vanguard du Canadian Arts and Fashion Awards pour ses importantes contributions aux industries des arts et de la mode. Les expositions qu’il a conçues ont été visitées par plus de 6 millions de personnes à ce jour.

« Tant de qualificatifs possibles pour définir le travail de ces 17 artistes, ou portraitistes ou encore photographes de mode. Pourtant, un point commun : le Québec. Qu’il s’agisse de leur terre natale ou d’accueil, qu’ils ou elles soient de Tunisie ou d’Iran, des Laurentides ou de la Montérégie, bien établi·e·s ou à découvrir, ces artistes ont toutes et tous développé leur créativité singulière et leur regard d’esthètes au Québec avant de s’exporter puis de s’imposer comme incontournables sur la scène internationale actuelle. Pour certain·e·s, le microcosme de la mode et de l’édition au Québec et ses écoles de photographie auront été un tremplin qui les aura propulsés vers les grandes capitales – telles New York, Londres, Paris, Los Angeles et Tokyo –, et les pages des plus grands magazines. »
— Thierry-Maxime Loriot

  • Sacha Cohen, <em>Barbie Ferreira</em>, Los Angeles, 2023
  • Shayne Laverdière, <em>Xavier Dolan</em>, L’Uomo Vogue, Paris, 2014
  • villedepluie, <em>Hubert Lenoir</em>, Foufounes Électriques, Montréal, 2018
  • William Arcand, <em>Mika Santos & Seid Mahamat</em>, Vogue Hong Kong, Londres, 2023
  • Xavier Tera, <em>Marina</em>, Japon, 2020

Photographie de mode au Musée

Ce projet s’inscrit dans la continuité de plusieurs expositions que le Musée McCord Stewart a déjà consacrées à la photographie de mode, dont Horst. Photographe de l’élégance  (2015) et Norman Parkinson : toujours en vogue  (2024), et de sa mission de se pencher sur les différentes formes d’expression artistique qui se sont manifestées dans la métropole montréalaise et au-delà, d’hier à aujourd’hui.

Il entre, en outre, en résonance avec ses remarquables collections Photographie, d’une part, et Costume, mode et textiles, d’autre part, qui le positionnent dans ces champs de collectionnement et d’expertise muséologique comme une institution de référence nord-américaine.

5 choses à savoir

Un point commun : le Québec

L’exposition n’a pas été pensée comme une rétrospective sur la photographie de mode québécoise; elle propose plutôt un regard sur une sélection de « faiseurs d’images » qui se démarquent non seulement par leur créativité, mais également par leur rayonnement exceptionnel. Qu’ils soient nés en Iran ou en Tunisie (Max Abadian et Oumayma Ben Tanfous), qu’ils se soient installés à Tokyo (Xavier Tera), à Paris (Alex Black, Nelson Simoneau et Royal Gilbert), à Londres (William Arcand), à Tofino (Cristina Gareau) ou près de New York (Norman Jean Roy), ces citoyennes et citoyens du monde sont la preuve que leurs clichés et leur regard singuliers ont un impact sur la scène internationale.

Un commissaire actif sur la scène internationale

L’exposition est réalisée sous le commissariat de Thierry-Maxime Loriot, l’homme derrière les expositions Thierry Mugler : Couturissime et La planète mode Jean Paul Gaultier : de la rue aux étoiles. Thierry-Maxime Loriot est également à l’initiative de l’exposition Viktor & Rolf: Fashion Statements qui se tient au Kunsthalle München, à Munich, jusqu’au 6 octobre 2024.

À la une des grands magazines

Les portraits de mode de ces photographes, notamment Max Abadian, Richard Bernardin, Norman Jean Roy ou encore Nelson Simoneau, font l’objet de parutions régulières dans les plus grands magazines à travers le monde, dont diverses éditions internationales de Vogue à Elle. Certains comptent des dizaines de couvertures à leur actif.

Place à la diversité

La diversité – qu’elle soit culturelle ou corporelle – constitue un marqueur de la pratique des jeunes photographes de l’exposition dont la carrière est encore en plein essor, qui font le choix de mannequins d’origines plurielles et de la représentation du banal et de l’imparfait comme forme esthétique.

Les femmes derrière l’objectif

Les cinq photographes professionnelles de renom présentées dans le cadre de l’exposition se démarquent dans un monde où la place derrière l’appareil photo était traditionnellement masculine; depuis la pionnière Monic Richard jusqu’à la nouvelle garde représentée par Oumayma Ben Tanfous et Cristina Gareau, en passant par Alex Black et Andréanne Gauthier. L’esthétique du regard féminin est bien tangible dans leur objectif, qui se distingue par une photographie à dimension sociale, à la recherche de rencontres multigénérationnelles.

À propos des photographes

Max Abadian

Né à Téhéran (Iran), habite à Los Angeles (États-Unis)

Enfant, à Téhéran, Max Abadian feuillette les magazines de mode de sa mère. À dix ans, il reçoit un appareil photo et documente sa vie en Iran. Adolescent, il émigre en Allemagne, et plus tard à Montréal, où il étudie la photographie au Collège Dawson.

Il compte à son actif des collaborations avec un grand nombre de magazines, mais aussi d’artistes. Il a notamment travaillé avec Iggy Azalea et Marie-Mai, et réalisé diverses pochettes d’albums, dont celle de The Remix de Lady Gaga. Selon Isabelle Boulay, photographiée pour son album Les chevaux du plaisir (2023), « la photographie est un art divinatoire qui consiste à voir « au-delà ». Elle a le don de rendre visible la part de l’autre qu’on appelle le mystère. Max a ce don ».

Des actrices oscarisées comme Julianne Moore, Gwyneth Paltrow, Jessica Chastain, Jennifer Lawrence et Jane Fonda sont passées devant l’objectif du photographe au style « sublimé et décontracté », qui les a magnifiées en créant d’elles des images intemporelles. Une des photographies de l’actrice Nicole Kidman réalisée par Abadian a été exposée à l’occasion de la rétrospective Schiaparelli, présentée à Paris en 2022.

William Arcand

Né à Montréal, habite à Londres (Royaume-Uni)

William Arcand, photographe et réalisateur principalement autodidacte, interrompt ses études à l’aube de la vingtaine, convaincu que ses idées pourraient présenter un intérêt pour les magazines. Considérant Montréal comme un tremplin artistique professionnel, il explique que ses portraits singuliers étaient d’abord une exploration instinctive, avant de devenir sa signature. Ses œuvres l’ont amené à créer la couverture du prestigieux magazine Rolling Stone avec Ncuti Gatwa, et à travailler avec des artistes comme Kaytranada, CRi, Charlotte Cardin et Jean-Michel Blais.

Si l’ensemble de son travail exprime un équilibre délicat entre sensibilité et énergie, il considère que chacune de ses séries se distingue des autres par ses couleurs et ses ambiances. Ses images, souvent caractérisées par une palette de vives couleurs acidulées ou pastel créant selon lui une harmonie entre le contemporain et le nostalgique, l’ont propulsé sur la scène internationale, et lui ont permis de collaborer avec des marques telles que Chanel, Calvin Klein, Kenzo, Levi’s, Zara, Ray-Ban et Palm Angels. Ses séries photographiques parues dans des magazines comme GQ et Vogue lui ont valu des prix, notamment de l’Art Directors Club en 2020.

Oumayma Ben Tanfous

Née à Tunis (Tunisie), habite à Montréal

Oumayma Ben Tanfous puise son inspiration dans ses expériences et voyages, et une grande partie de son travail documente les dynamiques au sein de communautés. Ainsi, elle s’intéresse au processus de rassemblement, qu’il s’agisse de familles définies par leurs valeurs intrinsèques, ou encore de communautés et de personnes dont elle célèbre les différences pour leur offrir une visibilité au sein de la société. Sensibilité, humanité et affirmation de soi sont des valeurs qu’elle recherche, en explorant une multitude de perspectives.

En tant que jeune immigrante qui se reconnaissait peu dans les médias, comme la majorité de ses proches, elle découvre la photographie à l’âge de 14 ans. Dans ce contexte, il lui semble alors naturel de capter le monde tel qu’il se présentait. Son style distinctif et la singularité de ses sujets attirent l’attention de magazines comme Vogue et Dazed, du journal Le Monde, mais aussi d’Apple, de Converse et de Levi’s, entre autres. En juillet 2022, la photographe canado-tunisienne est nommée au palmarès Ones to Watch du prestigieux British Journal of Photography.

Richard Bernardin

Né à Chicago (États-Unis), habite à Montréal

Richard Bernardin, photographe d’origine haïtienne ayant grandi aux États-Unis avant de déménager à Trois-Rivières avec sa famille. Enfant, il rêve de devenir architecte et adore la science-fiction ainsi que les bandes dessinées dans lesquelles des femmes sauvent le superhéros et neutralisent le vilain. Il  découvre la photographie artistique à l’adolescence à travers les images de Helmut Newton.

Dans son travail, deux choses le passionnent : sublimer les femmes et intégrer des éléments architecturaux. Les cubes d’Habitat 67 conçus par Moshe Safdie, une résidence californienne conçue par John Lautner et l’Empire State Building tiennent tous une place importante comme sujets dans ses images. Convaincu que la photographie de mode a le pouvoir de transcender les frontières et les cultures pour réunir des personnes de tous horizons, il estime que chaque image raconte une histoire témoignant d’une vision du monde. Ayant réalisé des séries de photographies pour les magazines Elle, Vogue et Rolling Stone, il considère que la représentation de la diversité dans le milieu de la mode est un élément incontournable de son travail

Alex Black

Née à Montréal, habite à Paris (France) et New York (États-Unis)

Ayant vécu dans différentes villes depuis son plus jeune âge, Alex Black a appris à accueillir la nouveauté comme si elle lui était familière, en présentant l’expression radicale d’une conformité qui ébranle le statu quo. Artiste pop surréaliste, elle expérimente de nouveaux outils photographiques par tâtonnement et les intègre dans sa pratique afin d’élaborer un langage visuel inédit. Elle tente de saisir une perspective fragmentée du monde qui désoriente le public en créant une distorsion de la réalité grâce à des détails en gros plan.

Fascinée par les compositions abstraites, Black privilégie la pellicule pour capter la réalité. Selon elle, ce support, qui fait appel à la chimie, permet de conserver l’état naturel de la lumière. Black s’inspire du langage visuel de l’art abstrait pour créer des images qui s’affranchissent de leurs référents réels. Ses œuvres ont été publiées dans des magazines prestigieux tels que i-D, Vogue et Document Journal.

Sacha Cohen

Né et habite à Montréal

Sacha Cohen est photographe de mode, vidéaste et monteur. Né à Montréal de parents immigrés marocains l’ayant encouragé dès son jeune âge à développer sa créativité, il fait des études au Collège Dawson et à l’Université Concordia. Ses œuvres sont empreintes de l’influence de photographes de renom comme Guy Bourdin et Irving Penn. Il rend d’ailleurs hommage au photographe américain avec sa version de la célèbre image intitulée Abeille sur les lèvres (1995), et propose un clin d’œil aux fameuses bouches rouge vif photographiées par le Français Guy Bourdin dans les années 1970, en remplaçant les dents par des gommes à mâcher.

Ses œuvres colorées, bruyantes et libres à saveur pop s’inspirent de l’esthétique et de l’énergie des années 1990 qui ont marqué son adolescence. Sa signature est imprégnée des médias de sa jeunesse, notamment de l’esthétique punk rock garage et des premiers dessins animés diffusés sur la chaîne jeunesse canadienne YTV. Qu’il photographie le chanteur Les Louanges ou la Montréalaise d’adoption Caroline Vreeland, arrière-petite-fille de la légendaire éditrice Diana Vreeland (devenue Montréalaise d’adoption), les images de Cohen rehaussent la personnalité souvent flamboyante de ses sujets grâce aux décors qu’il crée pour chaque occasion.

Cristina Gareau

Née à Québec, habite à Tofino (Colombie-Britannique)

Au terme d’études doctorales en recherche sur le cancer menées à Genève et à Québec, Cristina Gareau abandonne un plan de carrière bien défini quand elle cède à l’attrait de la nature, de la création et de l’aventure. Elle peaufine une approche qui célèbre la jeunesse, l’insouciance, la nonchalance, l’anticonformisme et la liberté. Ses portraits sont dépourvus d’artifices pour laisser place au monde du rêve. Elle revendique le caractère naturel de la femme, en faisant fi des standards de beauté établis, souhaitant que les figures féminines puissent se projeter dans les moments qu’elle capture, plutôt que dans la sphère numérique, dominée par le luxe et les célébrités.

Pour elle, la vie est une quête d’équilibre entre des extrêmes, ce qui la pousse à chercher le beau dans le contraste entre des décors paisibles et des lieux indomptés. Ses deux passions en apparence opposées pour les arts et la science l’ont menée vers la photographie. Mettre à profit la technique photographique qui permet de saisir une image et son indescriptible capacité à transmettre une émotion est l’objectif ultime de son travail.

 

Andréanne Gauthier

Née à Chicoutimi, habite Montréal

Andréanne Gauthier étudie la photographie au Cégep du Vieux Montréal. Sa maîtrise du langage corporel acquise par la pratique de la danse dans sa jeunesse lui confère une sensibilité particulière : « C’est la chose la plus importante. Si tout semble parfait, mais que rien n’est naturel, ce n’est pas un bon cliché », explique-t-elle. L’émotion dégagée par ses modèles est saisie sans théâtralité ni artifice, dans un style qu’elle décrit comme « naturel, brut, lisse, pur et bruyant. »

Elle privilégie désormais « une lumière douce, mais structurée » pour réaliser des portraits empreints d’un certain calme. Elle évite l’excès de jeux d’ombres et de lumière pour conserver la structure des visages captés sur pellicule, tant en studio qu’à la lumière naturelle. Ariane Moffatt décrit  son expérience auprès de la photographe : « Ma vraie nature se trouve à l’opposé du glamour, soit en mode création, en studio, qui est mon temple et mon terrain de jeu. Être captée dans mon « habitat naturel » est facile. Je me sens à la maison, et Andréanne ne cherchait qu’à m’offrir un portrait à l’endroit que je préfère, qui confère le plus d’authenticité. J’aime les photographes qui ne s’interposent pas trop entre leur sujet et leur vision. »

Royal Gilbert

Né à Scott, habite à Paris (France)

Aujourd’hui basé à Paris, Royal Gilbert, a grandi à la campagne, en Beauce. Passionné de cinéma, il avait alors comme plus grands alliés son appareil photo et une caméra vidéo, qui lui ont permis de construire son univers au fil de courts-métrages expérimentaux réalisés avec ses sœurs et ses cousines et cousins. Après des études en arts et en graphisme, il étudie la photographie au Collège Dawson. Il développe une esthétique cinématographique et propose des sujets fictionnels dégageant un réel dynamisme.

Son travail déploie une vision nouvelle et ludique de l’esthétique, où les canons de beauté et les rôles de genre sont souvent réinterprétés au sein d’environnements inhabituels, dans l’espoir de susciter une évolution ainsi que la spontanéité et l’inventivité au sein du milieu de la mode. Gilbert collabore avec de nombreux magazines internationaux, dont Elle, Vogue et Wonderland. Il a notamment réalisé des pochettes d’albums pour Ariane Moffatt et une série de clichés mémorables de la chanteuse belge Angèle, en collaboration avec l’artiste multidisciplinaire Gab Bois. Depuis 2021, il signe tous les visuels des tournées mondiales du chanteur libano-américain Mika, tant pour son guide de tournée, les affiches de ses spectacles à Londres et Tokyo ainsi que les couvertures sur lesquelles il figure pour les éditions française et italienne du Vanity Fair.

Norman Jean Roy

Né à Mont-Saint-Hilaire, habite à Hudson (États-Unis)

À l’adolescence, Norman Jean Roy déménage aux États-Unis avec sa famille et, quelques années plus tard, il entreprend des études en graphisme et en architecture. C’est alors qu’il découvre le travail de Richard Avedon : « Ce fut l’événement le plus important de toute ma vie de photographe », affirme-t-il.

Animé par le désir d’exprimer la beauté et le mystère des gens dans un univers cinématographique qui est devenu sa signature, il explique être fasciné par la condition humaine : « Je m’intéresse sincèrement aux gens, et je suis en quête de ces instants de vulnérabilité qui me renvoient à moi-même et me permettent de donner un sens à ma propre expérience. Ce qui est passionnant, c’est d’être attentif à ces brèches et de les saisir. » Reconnu comme l’un des plus grands portraitistes de son époque, celui qui a photographié les grandes figures de la politique, du cinéma et de la télévision, de la musique et de la danse estime qu’il faut distinguer une photographie d’une simple image : « Je classe tout objet obtenu par la photographie en deux catégories : il y a les photos, et il y a les images. Ce sont deux choses très différentes. »

Shayne Laverdière

Né à Québec, habite Montréal

À dix ans, Shayne Laverdière reçoit pour son anniversaire un appareil photo Minolta. Il comprend alors que son avenir se construira au travers d’un objectif. Les portraits et la mode sont pour lui un prétexte pour créer des univers, rencontrer des personnes uniques, en saisir l’insaisissable, et surprendre ses propres sujets. Qu’il s’agisse de capter le charme de Jake Gyllenhaal, le regard mystérieux de Kathy Bates, ou encore le sourire légendaire de Julia Roberts, le photographe décrit ainsi sa démarche : « J’essaie de ne pas travestir la réalité et de respecter la personnalité des sujets au plus près, d’apporter une touche de spontanéité, parfois d’humour, mais surtout de sincérité. »

Laverdière assure également la direction créative et la réalisation de vidéos pour la Maison ALAÏA. Il collabore avec des marques de luxe telles que Louis Vuitton, Chopard, PUCCI et Chloé, ainsi qu’avec la Maison Simons. Il est le photographe officiel de longue date de Xavier Dolan, en plus d’agir comme photographe sur ses plateaux de tournage, documentant l’ensemble des équipes à l’œuvre. En faisant valoir son talent auprès de magazines, le réalisateur a grandement contribué à l’essor de la carrière de Laverdière.

Carl Lessard

Né à Chicoutimi, habite à Montréal

La richesse du portfolio de Carl Lessard tient non seulement à sa grande maîtrise du noir et blanc, mais aussi au brouillement des frontières qu’il opère entre le portrait, la photographie de mode et la photographie documentaire et sociale. Dans son travail parfois ethnographique ou journalistique, il privilégie autant la nature et les paysages que les gens qui les peuplent, et conçoit la photographie à la fois comme une forme artistique et un outil de communication transcendant les barrières, qu’elles soient sociales ou linguistiques. Dans une véritable ode à la vie sauvage, il s’intéresse aux diverses composantes de la nature, à ses lieux emblématiques ou aux animaux. Les portraits qu’il en tire sont le fruit d’une rencontre, d’un exercice méditatif visant à capter un moment magique.

Au travers de son objectif, Lessard pratique son art pour raconter des histoires et aller à la rencontre de personnes et de lieux qui l’inspirent. Lorsqu’il réalise des portraits de personnalités comme Nelson Mandela, Sa Sainteté le dalaï-lama et Cesária Évora, il les photographie en toute simplicité, sans décor. Sa maîtrise de la lumière, en particulier de la lumière naturelle, lui permet de créer un rendu authentique simulé grâce à un travail de composition.

Monic Richard

Née à Québec, habite à Montréal

En tant que pionnière de la photographie au Québec à une époque lors de laquelle peu de femmes exercent le métier de photographe de mode et de portraitiste, Monic Richard, à l’instar d’Annie Leibovitz aux États-Unis ou de Sarah Moon et d’Ellen von Unwerth en Europe, a su créer son esthétique, mais surtout se tailler sa place au sein d’un milieu traditionnellement masculin.

Le portfolio de Richard témoigne de l’histoire du Québec et de celle de sa culture populaire, puisqu’elle en a immortalisé toutes les grandes figures, de Louise Lecavalier à Anne Dorval, en passant par Josée di Stasio. Sa personnalité dynamique, son assurance et sa capacité à saisir la manière dont ses sujets souhaitent être perçus ont su convaincre nombre de magazines, qui lui confient depuis plus de trois décennies la réalisation de portraits de grands noms de différentes époques. Des modèles comme Claudia Schiffer ou Ève Salvail, des visionnaires comme Guy Laliberté et Phyllis Lambert, des personnalités politiques, des figures de la littérature, de l’écran, de la musique, des interprètes, des parolières et paroliers ou des compositrices et compositeurs aux carrières plus grandes que nature comme Luc Plamondon, Oliver Jones, Leonard Cohen ou encore Céline Dion ont laissé Richard pénétrer leur intimité et saisir leur personnalité.

Étienne Saint-Denis

Né à Sainte-Agathe-des-Monts, habite à Montréal  

Par ses photographies, Étienne Saint-Denis veut retrouver un certain sens du déjà vu et de tension irrésolue unissant son travail par le biais de récits visuels déconstruits . Dans une entrevue accordée au magazine Document Journal, il explique sa démarche : « J’aime voir quelque chose et sentir que j’ai déjà photographié ce sujet, mais que celui-ci s’inscrit quelque part dans l’espace-temps. Je peux visualiser clairement l’image dans ma tête, et je dois trouver comment me rendre jusqu’à elle. » Sur le plan technique, on décèle dans son œuvre un intérêt pour la rencontre improbable entre les procédés analogiques en chambre noire et les nouvelles technologies numériques.  

Il collabore avec des magazines comme Vogue et Interview, mais également avec des publications spécialisées comme Document Journal, AnOther, 032c et le magazine anglais Dazed. Il a d’ailleurs créé pour ce dernier une série photographique mémorable intitulée Reimagining the Witch, dans laquelle il propose une vision contemporaine des sorcières, lesquelles sont non genrées, en déconstruisant tous les stéréotypes pour leur donner un aspect folklorique, mais inspiré du maquillage de drag queens. Cette démarche incarne une perspective récurrente dans son travail, où les genres sont constamment revisités. 

Nelson Simoneau

Depuis ses débuts, Nelson Simoneau mène sa carrière des deux côtés de l’Atlantique en tirant parti de la double sensibilité (américaine et française) que cette posture lui procure. Il a collaboré avec les plus grands magazines, dont certaines éditions étrangères du Elle (France, États-Unis, Japon, Royaume-Uni, Espagne) et ses éditions québécoise et canadienne, le New York Times Magazine, les éditions française et japonaise du Madame Figaro, le GQ britannique et Le Nouvel Observateur. Il faut ajouter à cette liste des collaborations avec Ocean Drive et Dress to Kill, deux magazines ayant propulsé la carrière de nombreux jeunes talents en photographie à l’international, y compris Simoneau, qui a pu compter sur la vision des rédacteurs en chef François Guenet à Ocean Drive, et de Sylvain Blais à Dress to Kill, dont les couvertures et les éditoriaux ont remporté de nombreux prix.

Simoneau est fortement inspiré par la mode, sa passion initiale, et s’en sert afin de « capter la beauté intérieure plutôt qu’une beauté extérieure qui est sublimée par un vêtement qui n’a rien à voir avec la personnalité du sujet », ajoutant qu’il « préfère les beautés plurielles qui […] nous [font] découvrir ce qui n’est pas perceptible à l’œil nu ».

Xavier Tera

Né à Montréal, habite à Tokyo (Japon)

Ayant grandi auprès de parents globe-trotters, Xavier Tera rêve de réaliser des films, de faire de la photographie et de voyager dès son jeune âge. Quand sa mère lui achète un appareil Pentax pour ses neuf ans, c’est le déclic. Le travail de Tera, photographe et réalisateur visionnaire, est un délicat équilibre entre fiction et réalité ainsi qu’entre identités culturelles et diversité, donnant naissance à une trame narrative particulière. Ses images savamment élaborées et teintées de surréalisme, qu’elles présentent de grandes figures de la scène musicale comme Harry Styles, Kaytranada et Rosalía, ou qu’elles ornent des publicités réalisées pour Moncler, Nike, Burberry ou Adidas (mettant en vedette Zinédine Zidane, David Beckham et Hoyeon Jung), lui ont valu de nombreux éloges et récompenses.

Évoquant le fil narratif distinctif de ses images, Tera affirme vouloir toucher le public droit au cœur et souhaiter qu’il comprenne et absorbe les scènes présentées. Qu’il s’agisse de l’actrice japonaise Rinko Kikuchi, d’un moment d’intimité avec le réalisateur Michael Mann, de Jeremy O. Harris dans un kaléidoscope de lumières, ou d’une religieuse pensive à l’aéroport, il accorde la priorité au sujet, expliquant ne pas pouvoir séparer les gens de leur histoire.

villedepluie

Né et habite à Montréal

villedepluie, un artiste manifestement polyvalent, photographie à la fois des scènes urbaines et de nuits obscures. Ses images présentent autant des paysages que des instants de la vie urbaine évoquant sa jeunesse débridée et ses idoles, et l’artiste croque ses sujets sans filtre pour saisir leur vulnérabilité et leurs émotions. Loin du voyeurisme, villedepluie immortalise plutôt les mises en scène du quotidien dans des images qui se situent à mi-chemin entre la photographie documentaire et les séries antifashion, où le banal devient plus grand que nature.

Toujours en quête de spontanéité, il privilégie l’inattendu, comme lorsqu’il saisit Hubert Lenoir alors qu’il surfe sur la foule aux Foufounes Électriques. Ses images révèlent l’authenticité de ses modèles, traduisant par exemple la poésie d’Alexandra Stréliski, le fou rire de FouKi ou encore l’ennui de Luis Clavis, photographiés dans le même décor à 30 jours d’intervalle, en versions fleurie et fanée. Le réalisme de ses images évoque le journal intime ou encore le confessionnal photographique, avec leur grain apparent et leurs sujets qui ne sont pas retouchés.

Remerciements

Le Musée tient à remercier son équipe et toutes les personnes qui, de près ou de loin, ont contribué à la réalisation de cette exposition.

Commissariat
Thierry-Maxime Loriot, commissaire

Gestion de projet
Catherine K. Laflamme, chargée de projet principale,
Expositions

Scénographie
Guillaume Kukucka

Conception graphique
Paprika

Montage et création vidéo
Tomi Grgicevic
Rodeo FX

Musique
Jonathan Cayer


Équipe du Musée

Expositions
John Gouws, technicien en chef, Expositions
Mélissa Jacques, technicienne, Expositions
Olivier LeBlanc-Roy, technicien, Expositions
Patrick Migneault, technicien, Expositions
Siloë Leduc, technicien, Expositions

Gestion des collections et diffusion numérique
Stéphanie Poisson, cheffe, Diffusion numérique, Collections
et expositions
Karine Rousseau, cheffe adjointe, Gestion des collections
Camille Deshaies-Forget, adjointe, Gestion des collections

Action éducative, citoyenne et culturelle
Clara Chouinard, chargée de projets, Action éducative,
citoyenne et culturelle
L’équipe de médiation culturelle

Marketing, communications et expérience de visite
Catherine Morellon, cheffe, Communications
Antonin Gélinas, chef, Commercialisation et expérience
de visite

Fondation
Amélie Saint-Pierre, directrice générale, Fondation du
Musée McCord
Pierre Poirier, Conseiller principal, Campagne annuelle
et dons planifiés


Équipe externe

Impression des photographies
Photosynthèse

Encadrement
Encadrex

Révision et traduction
Pascale Guertin
Judith Terry
Mélissa Veilleux
Bronson Whitford

Conception d’éclairage
LightFactor Inc.

Production graphique
PDI Solutions Grand Format
Lumi-vert
Graphiscan
Pro Séri

Installation
Exotech Installations
Éric Fauque

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Ce que l'on en dit

« Portraits et mode est, en définitive, une célébration où la société québécoise est invitée à reconnaître ses talents et son patrimoine culturel. » Amélie Revert, Le Devoir
« C’est vraiment une belle façon de découvrir nos artistes, mais aussi l’art du Québec » TVA – Salut Bonjour Weekend
« C’est une exposition qui nous encourage à aller voir le petit nom en bas des photos. On ne les connait pas assez ces gens-là. Grâce à l’exposition au Musée McCord Stewart ce sera chose du passé!” » Katerine Verebely, Radio-Canada
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