Biennale d’art contemporain autochtone

Du 1 mars au 18 août 2024

Présence du passé

MC Snow

Pour sa première collaboration avec la Biennale d’art contemporain autochtone, le Musée accueille lartiste kanien’kehá:ka MC Snow. L’artiste explore à travers deux œuvres originales, les émotions et les messages véhiculés par les objets kanien’kehá:ka de la collection Cultures autochtones du Musée.

Dans un souci de l’artiste de souligner l’importance de la recherche et de la préservation des biens culturels autochtones, MC Snow et Jonathan Lainey, conservateur, Cultures autochtones, ont sélectionné plus d’une quarantaine d’objets de la collection qui accompagnent les œuvres de l’artiste, permettant de découvrir poteries, porte-bébés, poupées et flèches.

  • MC Snow, <em>Raconte-moi une histoire</em>, 2023 - Photo : © Musée McCord Stewart - Laura Dumitriu

MC Snow

MC Snow est un artiste multidisciplinaire kanien’kehà:ka résidant à Kahnawá:ke. MC détient un baccalauréat en arts visuels de l’Université d’Ottawa. Il travaille et expose au Canada et aux États-Unis depuis les années 1990. Son travail, principalement sculptural, allie techniques et matériaux traditionnels. Reflet des préoccupations contemporaines, ses œuvres participent à maintenir une valeur artistique traditionnelle et à défendre une intégrité culturelle kanien’kehà:ka.

En 2021, il a été commissaire de l’exposition Ka’shatsténhsera présentée dans le cadre de la Biennale d’art contemporain autochtone. En 2023, MC a participé à la Biennale Internationale Métiers d’Arts et Création à Paris, mettant en lumière des artistes et des créateurs autochtones du Québec. Parmi ses nombreux projets en cours, il travaille à la création de mobilier urbain – 10 sphères de bronze – dans le cadre du projet de la rue Peel de la ville de Montréal, dont le lancement officiel est prévu au printemps 2024.

Artiste MC Snow dans l’exposition Présence du passé, 2024. Photo : Roger Aziz © Musée McCord Stewart

5 choses à savoir

40 objets en majorité d’origine kanien’kehá:ka

MC  Snow a exploré les réserves du Musée et a sélectionné 40 objets dont il s’est inspiré pour créer deux sculptures originales autour desquelles s’articule l’exposition. Certains biens culturels présentés dans l’exposition datent du 14e siècle. En juxtaposant ces objets – en majorité d’origine kanien’kehá:ka – à des représentations contemporaines de ses réflexions sur le passé, MC Snow explore les émotions viscérales qu’il ressent à leur contact, attirant ainsi l’attention sur la manière dont ils véhiculent du sens.

Roger Aziz © Musée McCord Stewart Museum

Plus que de simples objets

Avec Présence du passé, MC  Snow souhaite souligner l’importance de la recherche et de la préservation des biens culturels autochtones, essentielles à la transmission des connaissances et à la sauvegarde des racines culturelles des peuples autochtones. Cela prend forme à travers la sélection d’objets réalisées par MC  Snow et Jonathan Lainey, conservateur, Cultures autochtones au Musée  McCord Stewart.

Pour MC Snow, les flèches sont un écho à la préservation de soi ainsi qu’à la protection des langues et des cultures autochtones. Les poupées incarnent les histoires que les aînées et aînés kanien’kehá:ka racontent à leurs enfants pour expliquer le monde qui les entoure. Les porte-bébés et les pots décorés servent à transmettre ces valeurs et ces enseignements aux futures générations. Les fragments de pots sont préservés pour que leur passé demeure accessible. L’artiste insiste sur l’importance de traiter avec dignité les biens culturels, car pour les nations autochtones, ils sont plus que de simples objets ; ils recèlent les esprits de leurs ancêtres.

  • Roger Aziz © Musée McCord Stewart Museum

Pots protecteurs de savoirs

« Ce qui nous différenciait entre communautés, c’était nos pots et nos méthodes de communiquer les symboles sur les pots. Pour moi, les pots ont toujours été des objets qui transportent quelque chose. Nous plaçons des choses dans les pots pour les contenir et les protéger. Ce sont des objets et des savoirs que nous conservons pour le futur, et donc pour les générations à venir. »
– MC Snow

  • Roger Aziz © Musée McCord Stewart Museum
  • Roger Aziz © Musée McCord Stewart Museum

 

Paniers porteurs d'idées

« La Jeune fille au panier est un genre de personnalité qui communique des idées avec son panier, aux enfants qu’elle porte elle-même avec son porte-bébé. L’idée que la fille porte un panier est l’histoire d’une cérémonie qu’on fait en hiver. Ça s’appelle Midwinter (milieu de l’hiver). »

« On met tous nos défauts et les choses qu’on a sur le cœur dans le passé. En faisant ça, on prend un panier auquel on attache des rubans et on met toutes nos émotions là-dedans, puis on le fait brûler. C’est symbolique. On laisse aller le vieil an et on s’emmène dans le nouvel an. Ça fait tourner une page, ça ferme la porte sur le passé et ça nous donne une nouvelle opportunité de faire les choses mieux dans le futur. »
– MC Snow

  • Roger Aziz © Musée McCord Stewart Museum
  • Roger Aziz © Musée McCord Stewart Museum
  • Roger Aziz © Musée McCord Stewart Museum

Première collaboration avec la Biennale d’art contemporain autochtone

Présentée dans le cadre de la Biennale d’art contemporain autochtone  (BACA), Présence du passé une immersion dans un espace constellé d’objets issus de la collection Cultures autochtones du Musée et d’œuvres contemporaines

Cette première collaboration avec la BACA s’inscrit dans la démarche de réconciliation dans laquelle s’est engagé le Musée depuis plusieurs années, notamment en mettant en lumière tant les savoirs ancestraux que les pratiques artistiques contemporaines des Premières Nations. Cette manifestation est l’occasion pour le public d’apprécier la vitalité et la créativité des cultures autochtones d’Amérique du Nord.

Roger Aziz © Musée McCord Stewart Museum

 

 

À propos de l'exposition

L'exposition est-elle présentée dans le cadre du programme Artiste en résidence?

Bien que le processus qui a mené à la création de l’exposition et des œuvres ait suivi les mêmes étapes que le programme Artiste en résidence, cette exposition n’a pas été réalisée dans le cadre de ce programme. L’exposition est présentée dans le cadre de la Biennale d’art contemporain autochtone (BACA) et est produite en partenariat avec le Musée McCord Stewart. Il s’agit de la première collaboration entre le Musée et la BACA.

Quels sont les objectifs de l’exposition?

  • Amplifier la voix d’un artiste autochtone contemporain
  • Mettre en lumière la collection Cultures autochtones du Musée par la présentation de biens culturels rarement exposés
  • Susciter des discussions et des réflexions

Comment le Musée rend-il l’exposition accessible aux membres des communautés autochtones?

L’accès au Musée est gratuit en tout temps pour les membres des communautés autochtones (consultez les détails sur le site Web du Musée).

Les objets présentés dans l’exposition ont-ils été volés aux communautés?

Au Canada et aux États-Unis, des individus de communautés autochtones qui ont hérité de ce patrimoine – comme des aînés, des chefs ou des descendants de chefs – ont vendu ou donné des objets à des collectionneurs amateurs ou professionnels (antiquaires, numismates ou anthropologues).

Leur vente ou leur acquisition par les collectionneuses et collectionneurs peut soulever certaines questions en ce qui a trait au consentement des individus des communautés à se départir de ces biens culturels. En effet, comme le soulignait le rapport Portés à l’action de l’Association des musées canadiens (p. 53) : « La contrainte remet en question le caractère volontaire d’une acquisition. Elle est présente si l’une des parties prenantes à tout commerce de biens ou de propriété intellectuelle est forcée d’agir contre sa volonté ou selon son meilleur jugement en raison de menaces, de violences ou de contraintes sociétales. » Cette notion de contrainte est donc à prendre en compte lorsque vient le temps de considérer la propriété des objets de musée.

Beaucoup de biens culturels ont pu être acquis légalement par les collectionneuses et collectionneurs. Cependant, il est important de se questionner – étant donné le contexte dans lequel vivaient les Autochtones à certaines époques – si la vente d’objets d’une grande valeur spirituelle à des collectionneurs n’était pas une simple question de survie. En effet, il existe plusieurs exemples de situations où des objets ont été mis en gage par leur gardien et n’ont pu être récupérés par la suite, faute de moyens.

De plus, il est important de considérer que plusieurs fouilles archéologiques dans le passé ont été effectuées sans le consentement des populations autochtones. Cette réalité est donc aussi à prendre en compte lorsque l’on considère la manière dont ont été acquis les biens qui composent les collections muséales. Ainsi, les poteries présentées dans l’exposition pourraient avoir été découvertes lors de fouilles non autorisées par les nations autochtones. La légitimité de l’achat subséquent par les collectionneuses et collectionneurs est donc discutable.

Sommes-nous en mesure de confirmer la méthode d’acquisition?

Il est parfois possible de remonter à la première acquisition par une collectionneuse ou un collectionneur. Cependant, il est souvent difficile, voire impossible de déterminer si cette vente a été faite sous la contrainte. Étant donné la nature hautement symbolique et spirituelle des biens culturels autochtones, il est raisonnable d’estimer que les ventes n’ont pas été faites en l’absence totale de contrainte.

  • Le mode de collecte et la source précise sont rarement indiqués de manière claire. Les biens ont souvent été vendus sans l’autorisation de la communauté ou des chefs, ce qui pourrait rendre la légitimité de la transaction discutable aujourd’hui.
  • Un des motifs expliquant la vente de ces biens serait le changement du mode de propriété qui est passé progressivement, entre la fin du 19e et le début du 20e siècle, du domaine collectif et national à la sphère individuelle et familiale.
  • On sait que certains biens ont été légués ou vendus afin de bénéficier de meilleures conditions de conservation, particulièrement aux États-Unis.

Est-ce que les nations d’origine des objets dans l’exposition sont connues?

À l’exception de 10 des 11 flèches présentées dans l’exposition, la provenance est connue. Cependant, selon les biens culturels, le degré de précision varie. Lorsque c’est possible, nous inscrivons la nation précise (p. ex. : Kanien’kehá:ka ou O-non-dowa-gah).

Dans les autres cas, nous inscrivons « Iroquoien » – qui rassemble toutes les nations de langue iroquoienne – ou, si nous avons cette précision, « Haudenosaunee », en référence à la Confédération des six nations (Sénécas, Cayugas, Oneidas, Onondagas, Mohawks et Tuscaroras).

Demandes de restitution

Est-ce que les biens culturels présentés pourraient être restitués aux communautés autochtones?

Le Musée reconnaît les droits d’accès des communautés autochtones à leur patrimoine. Si la demande nous était faite, il est certain que nous serions ouverts à organiser une rencontre pour discuter du meilleur endroit pour conserver ces biens de grande importance.

Est-ce que certains biens dans l’exposition font l’objet de demandes de restitution?

Aucun des biens présentés dans l’exposition ne fait actuellement l’objet d’une demande de restitution.

Est-ce que les biens culturels seront conservés au Musée à la fin de l’exposition?

Les biens culturels qui étaient conservés dans les collections du Musée seront retournés dans les salles d’entreposage.

Remerciements

Le Musée tient à remercier son équipe et toutes les personnes qui, de près ou de loin, ont contribué à la réalisation de cette exposition.

Artiste
MC Snow

Commissariat
Lori Beavis
Michael Patten, directeur général et président, BACA

Gestion de projet
François Vallée, chef, Expositions, Musée McCord Stewart

Conservation
Jonathan Lainey, conservateur, Cultures autochtones, Musée McCord Stewart

Graphisme
Anne-Marie Demers, designer graphique, Musée McCord Stewart
David Martin

Expositions
John Gouws, préparateur en chef, Expositions
Mélissa Jacques, technicienne, Expositions
Olivier LeBlanc-Roy, technicien, Expositions
Patrick Migneault, technicien, Expositions
Siloë Leduc, technicien, Expositions

Restauration/Conservation
Sara Serban, restauratrice

Gestion des collections et diffusion numérique
Karine Rousseau, cheffe adjointe, Gestion des collections
Geneviève Déziel, coordonnatrice au catalogage, Gestion des collections
Josianne Venne, technicienne principale, Gestion des collections
Stéphanie Poisson, cheffe, Diffusion numérique, Collections et expositions
Anne-Frédérique Beaulieu-Plamondon, coordonnatrice, Diffusion numérique, Collections et expositions
Laura Dumitriu, photographe
Roger Aziz, photographe

Action éducative, citoyenne et culturelle
Elysa Lachapelle, chargée de projets, Action éducative, citoyenne et culturelle

Marketing, communications et expérience de visite
Marc-André Champagne, conseiller, Relations publiques

Révision et traduction
Pascale Guertin (Français)
Katherine Hastings (Anglais)

Peinture
René Gauthier

Production audiovisuelle
Vincent Cardinal
Tomi Grgicevic
Martin Pierret

Découvrez la démarche artistique de MC Snow et ses réflexions sur la manière dont les objets d’origine kanien’kehá:ka véhiculent du sens. L’artiste vous parle des deux œuvres qu’il a créées pour l’exposition, inspirées par ces objets.

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Exposition présentée dans le cadre de la Biennale d’art contemporain autochtone et produite en partenariat avec le Musée McCord Stewart
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